Le Front pour l’Alternance Démocratique (FAD) fait, avec beaucoup de regret et une grande inquiétude, le constat de la crise profonde qui secoue la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), depuis sa dernière plénière élective du mardi, 04 juillet 2017. Cette crise qui a abouti à l’élection, contestée par le sortant, d’un nouveau président à la tête de l’institution crée un dysfonctionnement fortement préjudiciable à la tenue des élections locales avant la fin de l’année en cours.

  Le FAD dénonce énergiquement un bicéphalisme de fait qui caractérise la gouvernance de l’organe électoral et déplore que la crise ait été engendrée non pas par le souci des commissaires à améliorer la qualité et à garantir la transparence du processus électoral, mais par des appétits pécuniaires liés à la répartition plus ou moins équitable du budget de l’institution.

  Le Front soutient que cette crise aura été l’illustration dans l’opinion publique, de l’attitude foncièrement mercantile de la majorité des commissaires de l’institution et constitue de ce fait, une preuve irréfutable de leur potentielle corruptibilité les exposant ainsi à des actes éventuels de corruption lors des futures consultations électorales nationales ou locales.

  Le Front pour l’Alternance Démocratique interpelle le Président de la République, en tant que clé de voûte des institutions républicaines et au regard de ses obligations constitutionnelles pour lui demander d’assumer, instamment et pleinement, toutes ses responsabilités pour la résolution de cette crise.

  Le FAD exige, à court terme, la dissolution de l’organe électoral et sa recomposition, sans préjudice des quotas et des modalités de désignation de l’ensemble des membres de la nouvelle équipe conformément à la loi L/016 portant composition, organisation et fonctionnement de la CENI.

Le FAD estime qu’il serait périlleux de confier l’organisation d’élections aux enjeux décisifs à des personnes qui ont éloquemment fait la preuve de leur déficit d’éthique et de leur âpreté au gain.

  À moyen terme, le Front exige la révision de la Loi portant création, composition et fonctionnement de la Commission Électorale Nationale Indépendante dans les formes et conditions prévues par l’Accord Politique Inter-guinéen du 12 Octobre 2016 et qui pourrait intervenir, en Août prochain, au cours d’une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale. 

  Le Front pour l’Alternance Démocratique réitère sa volonté ferme et résolue à continuer à œuvrer en faveur de l’alternance démocratique,  de la promotion de l’État de droit et de l’amélioration des conditions de vie des populations.

Conakry, le 20 juillet 2017

Le Front pour l’Alternance Démocratique