Les autorités de la commune de Ratoma ont officiellement lancé le déroulement de déguerpissement des encombrants physiques ce mercredi 6 avril 2023. C’est le maire de ladite commune qui a lancé les opérations au rond-point de Hamdallaye.
Interroger sur le sujet, le chef de la mission des opérations de déguerpissement, Almamy Ibrahima Soumah, conseiller communal, président de la commission habitat de la commune de Ratoma a fait savoir que l’initiative est venue de la gouverneur de la ville de Conakry après une réunion de concertation avec les différents maires de cinq Communes de Conakry.
« On ne peut pas venir occuper les emprises des routes. Même si vous êtes dans un véhicule, vous avez un problème de stationnement. Mais aussi ces citoyens courent beaucoup de risques d’accidents. D’ailleurs rappelez-vous, il y a eu combien de morts suite à ces encombrants. Les femmes étalagistes qui occupent complètement les emprises des routes, en cas de dérapage d’un véhicule, elles sont les premières victimes. »
Le premier responsable du quartier Hamdallaye où les opérations ont commencé se réjouit de l’initiative et promet de barrer dorénavant toute personne qui tenterait d’installer une marchandise aux abords de la route.
« Si la commune prend cette décision, c’est un grand plaisir pour moi. Parce qu’ici que vous voyez là, l’endroit se situe ente les rails et le goudron. Donc en tant que responsable de ce quartier, je veillerai à partir d’aujourd’hui, personnes ne s’installera ici maintenant.»
Désespérés, des dossiers en mains, ces étalagistes accusent les autorités communales de les extorquer de l’argent qui s’élèverait à trois millions chacun pour s’installer. Ils réclament leur droit.
« Nous, nous nous sommes installés ici. Mais on est installé ici au hasard. Ce sont les mêmes autorités communales qui nous ont donné l’autorisation. Il se sont même déplacés jusqu’ici, ils nous ont même extorqué de l’argent pour qu’on puissent nous installer ici. À l’heure où je parle nous avons tenté d’appeler leur numéro aucun ne passe. Ils nous ont dit d’installer nos conteneurs après, ils viendront nous remettre des papiers d’autorisation pour qu’on reste ici tranquillement. On était dans ça jusqu’hier, ils sont venus hier mettre des croix sur nos conteneurs et voilà aujourd’hui ils sont venus détruire nos conteneurs et toutes nos marchandises. » a dénoncé Boubacar Barry, victime de déguerpissement.
Présent sur les lieux, ce jeune acteur de la société civile, leader de l’axe, déplore la manière par laquelle ces citoyens ont été déguerpis. Il interpelle l’État.
« Tout ce que nous demandons à l’État d’abord, c’est d’aménager les lieux après le déguerpissement. Si on déguerpi par la suite, on voit des actions allant dans l’intérêt général, ça on peut comprendre et tout le monde sera convaincu. Mais enlever Pierre en faveur de Paul ça quand même c’est décourageant. On reconnaît quand même que les emprises sont occupées. Donc aujourd’hui nous encourageons ces genres d’initiatives car si la Guinée est propre c’est pour tout le monde. » indique Sanoussy Maci Bah
Il faut préciser que ces opérations de déguerpissement des encombrants physiques, concernent les cinq Communes de la ville de Conakry. Selon un conseiller communal de Ratoma, cette fois-ci l’État compte bannir pour tout bon l’installation anarchique des marchandises aux abords des routes.