LA #SESSION2022 des examens nationaux a été la plus déshonorante pour les enseignants et le personnel d’encadrement de l’école guinéenne. En dépit du faible niveau de l’enseignement/apprentissage, Guillaume Hawing vient de mettre en exergue par des mesures contraires aux règlements généraux des examens, son mépris et son manque de confiance aux enseignants guinéens. Dans la recherche d’un soi-disant perfection, les examinateurs ont été soumis à toutes sortes d’épreuves humiliantes. La session 2022 est inédite dans les annales de l’école guinéenne. Jamais par le passé les enseignants guinéens n’avaient subi un tel affront, un tel outrage.
Depuis toujours, c’est le Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire qui organise les examens nationaux avec toute une batterie de mesures sécuritaires et disciplinaires. Les départements de la santé et de la sécurité sont invités pour sa réussite, et des résultats ont été acquis à la dimension du mérite des candidats. Mais ce nouveau Ministre issu de nulle part, qui ne possède aucune expérience du système éducatif guinéen, offre en pâture les enseignants en les qualifiant d’inconscients professionnels, de malhonnêtes et d’incompétents. Il faut avoir le courage de le dire c’est à cela qu’il a procédé. Tous les guinéens ont compris son acharnement contre le Pr. Bano Barry dans cette vindicte, il veut coute que coute prouver au colonel Mamadi Doumbouya, qu’il est le Zorro pour le redressement du système éducatif.
Il a poussé trop loin son zèle à travers les mesures et dispositions dégradantes pour la corporation. Tous les encadreurs reconnaissent aujourd’hui cette humiliation qui leur est faite en les marginalisant dans leur exercice. Pour conjurer la fuite, les concepteurs des sujets ont été embrigadés pour ne pas dire internés, comme s’ils n’ont aucune probité morale. Ce qui se passe dans les centres d’examen n’est que la partie visible de l’iceberg de la fraude. On comprend mal son dédain contre les enseignants en les accusant de malhonnêteté et d’inconscience professionnelle. Ce sont eux qui forment les candidats, ils sont conscients des efforts déployés le long de l’année pour exécuter les programmes d’enseignement.
On peut contrôler et fouiller un élève dans le centre d’examen mais, il faut éviter de l’humilier comme c’est le cas maintenant. Un agent de sécurité n’a pas le droit de rentrer dans la cour d’un centre d’examen, son rôle c’est de veiller à sa sécurisation mais, cette session a donné le plein pouvoir à ces agents. Ils procèdent à la fouille des délégués et même des surveillants devant les candidats, ça c’est quel manque de confiance. Ils sont gardiens et distributeurs des sujets, ils donnent des ordres au chef de centre et au délégué. C’est humiliant et méprisant pour la corporation. Jamais un candidat n’avait été humilié au cours d’un examen, sa dignité et sa personnalité ont été toujours respectées.
Si le Préfet de Siguiri a osé humilier les candidats c’est qu’il a reçu l’autorisation de Guillaume Hawing. C’est lui qui affirme partout que les enseignants sont inconscients et malhonnêtes, c’est pourquoi on les fait subir toutes sortes d’humiliations. Malgré leur condition précaire d’existence, de nombreux enseignants ont évité la participation à cette session à cause de toutes ces mesures démagogiques qui l’entourent. Le manque de confiance est tel que des superviseurs ont été instruits pour éliminer surveillants et candidats et les mettre en prison à raison d’une prime d’un million par cas. Allez savoir si c’est à cause de la prime ou bien de l’orthodoxie du devoir qu’ils agissent.
La Fontaine dit dans le chêne et le roseau : « En toute chose, il faut considérer la fin ». Les examens sont finis aujourd’hui, attendons de voir ce que seront les résultats. Guillaume Hawing doit savoir qu’il n’y a pas de formule mathématique contre la fraude. Le seul moyen de l’endiguer c’est de prendre des mesures en amont et non en aval. Elaguer le système de cette promiscuité d’écoles privées à but lucratif et non pédagogique. Moraliser et crédibiliser le concours de recrutement des enseignants. Sensibiliser, encore sensibiliser les élèves face aux dangers de la fraude. Associer les parents d’élèves à cette sensibilisation et les inviter à assumer également leurs responsabilités.
Que Guillaume Hawing concentre ses efforts sur la qualification du système, une fois le système qualifié, la fraude s’amenuisera.
MAM CAMPBELL JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE
CONSULTANT EN COMMUNICATION