Le 21 février de chaque année l’humanité célèbre la Journée internationale de la langue maternelle. Cette journée a pour objectif de promouvoir la diversité linguistique et l’éducation multilingue. Cette année, elle est célébrée dans le cadre de l’Année internationale des langues autochtones 2019, autour du thème « Les langues autochtones, ça compte pour le développement, la construction de la paix et la réconciliation ». Mais quelle est l’importance de la langue maternelle dans l’éducation des enfants ? Nafadji Sory Condé écrivain et auteur du livre « Introduction au N’KO, une alternative pour l’Afrique » et membre de l’académie N’KO répond. Il était l’invité de l’Emission « Débat au Parlement » de la Radio Parlementaire de l’Assemblée nationale.
Selon Nafadji Sory Condé : « Toutes les expériences ont prouvé que la maitrise des connaissances instrumentales dans la première langue de l’enfant favorise une meilleure maitrise des compétences ; donc, ça veut dire qu’un enfant pour qui la langue maternelle a été valorisée à l’école primaire maitrise et parle mieux la langue étrangère que celui dont on a bafoué la langue maternelle. Même l’expérience guinéenne pendant la première République le prouve, puisse que ceux qui ont fait les langues maternelles en Guinée à l’école primaire pendant cette période maitrisent mieux le français que ceux qui font actuellement le français en maternelle, ça c’est une réalité » a-t-il indiqué.

À en croire Nafadji Sory Condé, l’UNSECO a dit qu’un enfant doit faire l’éducation de base dans sa langue maternelle : « Par exemple un enfant qui grandit dans un village, il connait les noms de toutes les plantes et tous les animaux dans sa langue maternelle. Donc, c’est le départ de la Science, parce qu’en Science on maitrise d’abord les concepts qui expriment les réalités. Mais quand on ignore cela on embrouille l’enfant, c’est pourquoi aujourd’hui, le système éducatif en général en Afrique francophone est confronté à ce problème » déplore-t-il.

Pour inverser cette tendance, il existe des projets au niveau de la francophonie consacrés à l’éducation et langues nationales en Afrique, une façon de faire un aménagement linguistique. Car, les langues étrangères doivent se greffer aux langues nationales et non le contraire » a-t-il défendu.
Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com