Suite au faible taux de réussite des examens nationaux de l’année 2022 en Guinée (15,28% dont 6,53% de filles), le ministre de l’Enseignement pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing effectue des consultations avec les acteurs du système éducatif. C’est dans ce cadre que le chef de ce département a rencontré ce samedi 30 juillet 2022 à Conakry les ONG évoluant dans ce domaine.

A cette occasion, Guillaume Hawing a rappelé à ces structures, leur rôle pour la bonne marche de l’école guinéenne. Il a précisé qu’il est plus que jamais temps de regarder en face les vrais problèmes de l’éducation. Notamment : le manque de qualité de l’enseignement, l’apprentissage matérialisé par une mauvaise évaluation dans les écoles, le manque d’observation, de vigilance et de rigueur dans la gestion des structures scolaires.

Sur ce, le ministre demande aux ONG de lui faire des propositions visant à améliorer le système éducatif guinéen.

A l’instar des autres invités, Dame Madeleine Maka, membre de la coalition nationale guinéenne pour l’éducation pour tous, a bien apprécié cette démarche du ministre Guillaume Hawing. Car cela vise à établir un partenariat actif entre le département et les ONG investissant dans l’éducation, en vue de créer une plateforme qui permettra d’échanger.

« C’est une bonne chose, on salue cette volonté du ministre de travailler avec les ONG. Surtout ces ONG qui sont sur le terrain depuis longtemps ont aussi à leur niveau chercher à se mettre ensemble. Nous prenons conscience de cette nécessité de se mettre ensemble pour pouvoir dialoguer », a soutenu Madame Kaba Madeleine Maka avant de rappeler à son tour le rôle des ONG.

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« Le rôle des ONG, c’est de veiller sur ce qui se passe, c’est à priori accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de son plan national de développement. Chaque ONG, selon sa spécificité. Ce n’est pas seulement faire des critiques. C’est de veiller d’abord, voir ce qui se passe, donner l’alerte et faire des propositions constructives à travers des études sur le terrain, des enquêtes sur le terrain. Il ne s’agit pas de critiquer seulement mais il faut être constructif et apporter des propositions. » a suggéré la journaliste de profession.

La corruption dans le système éducatif

Poursuivant son laïus, Madeleine Maka déplore la chute du taux de réussite chez les filles et soutient que son ONG ne ménage aucun effort pour l’épanouissement des jeunes filles à travers des programmes bien établis.

« Au regard des examens, le taux de réussite des filles va decrescendo. Au primaire c’est vrai, il y a beaucoup de filles que de garçons, le taux est assez appréciable. Mais au fur à mesure qu’on monte la pyramide, le niveau baisse. Ça c’est un gros problème. Surtout quand on sait que les femmes sont les plus nombreuses dans la population. Pourquoi, on laisse toute une partie à la traîne ? Il faut que cette population soit formée, qu’elle ait accès à l’éducation pour être active. Notre ONG qui est présente dans 34 pays du Sahara, intervient dans l’éducation des filles… On a beaucoup de programmes, notamment : le renforcement de capacité des enseignants en matière de prises en compte du genre qu’on appelle la pédagogie sensible au genre…»

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L’ancienne présentatrice de la Radio Télévision Guinéenne (RTG) conclut son intervention en insistant sur la corruption qui gangrène le système éducatif guinéen.

« C’est vrai que nous savons tous les problèmes qui freinent l’éducation. Mais moi j’insisterai sur la corruption qui ne dit pas son nom – mais existe et est très nocif. La corruption dans le système éducatif, tant qu’il y a cette corruption, rien ne pourra être fait sainement. C’est des exemples qu’on donne à nos enfants. C’est dommage.»

Ibrahima Bah

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