A l’occasion de la semaine du soldat, les portes de l’armée guinéenne ont été ouvertes à la population mais surtout à la presse locale. Les autorités militaires et agents de sécurités sont accessibles. C’est dans ce contexte que la directrice de l’Office de Protection du Genre de l’Enfance et des Meurs (OPROGEM), Commissaire Divisionnaire, Marie Gomez a accordé un entretien aux hommes de médias.
Dans cette interview, Marie Gomez a parlé de la particularité de sa direction avant de parler des Violences Basées sur le Genre (VBG). Elle révèle qu’a date, l’OPREGEM a enregistré pas moins de 177 cas de viol.
Pouvez-vous nous parlez de votre direction, quelle est sa particularité ?
La direction de l’OPREGEM a pour mission de protéger les couches vulnérables, le genre en général. Lorsqu’on dit genre, certains confondent. Ils pensent que c’est le sexe féminin qui est concerné, alors que lorsqu’on dit genre c’est la répartition des tâches qui détermine le genre. Par exemple : il ou elle sait préparer le riz, il ou elle sait conduire une voiture…
Donc, c’est toutes les personnes qui sont concernées par notre direction : homme et femme, les personnes vulnérables comme des femmes en sainte, des personnes handicapées et autres.
La particularité de notre direction, c’est que nous avons une compétence nationale. Nous couvrons tous le pays. Selon les répartitions géographiques nous avons 33 préfectures. Dans toutes ses préfectures, nous avons nos points focaux qui s’y trouvent mais relèvent des différents commissariats centraux. On a non seulement des représentants préfectoraux mais on a aussi des représentants régionaux qui remontent les statistiques à tout moment.
Quels sont les chiffres de cette année ?
Je profite de cette occasion pour vous donner les récentes statistiques. Du mois de janvier jusqu’à fin octobre nous avons enregistré 177 cas de viols sur toute l’étendue du territoire national.
Malgré les efforts de votre direction et des activistes de la société civile guinéenne, on constate la recrudescence des cas de viols dans le pays, qu’en pensez-vous ?
Vous savez les VBG, surtout le viol qui est le maillon fort, avant on n’en parlait pas. C’était un sujet tabou, on n’en parlait pas. Mais avec les différentes sensibilisations qui se font de part et d’autre par les ONG ou par la presse, les citoyens sont informés. Maintenant, ils ont le courage de venir dénoncer. C’est pourquoi vous constatez un nombre ou un chiffre très élevé. Ce n’est pas parce qu’il y a trop de viols mais c’est plutôt parce qu’il y a trop de dénonciations. Les gens ont maintenant le courage de venir chez nous pour dénoncer. Donc, c’est ce qui explique ce nombre de cas de viols.
Qu’attendez-vous de la population ?
Nous demandons à la population, d’accepter de collaborer avec la direction de l’OPREGEM afin de réduire le nombre du cas de viol en Guinée. Il faut que les citoyens acceptent de dénoncer les cas de viols.
En plus, nous sommes là pour la population. Nous avons pour mission de protéger les citoyens et leurs biens. C’est notre raison d’être là. Quand les citoyens sont victimes des allégations que nous ne souhaitons pas vraiment, nous leur demandons de venir vers nous pour porter plainte afin que ces victimes soient rétablies dans leur droit.
Propos recueillis par Ibrahima Soya