La matinée du jeudi 19 janvier fut agitée du côté de l’Ecole Normale des Instituteurs (ENI) de Labé. Les élèves maîtres ont manifesté leurs colères en perturbant les cours. Toute  entrée ou sortie dans l’enceinte de l’institut était impossible.

Ces élèves maîtres dénoncent l’inégalité de traitement entre eux et les étudiants d’université. Ils protestent également contre le retard de payement des bourses d’entretien. Il y a également Les numéros d’immatriculation qui tardent à venir et la catégorisation hiérarchique de ces bacheliers qui ont été orienté par l’Etat à l’Eni.

Thiémoko Camara, l’un des manifestants témoigne. « J’ai fait mon BAC à N’Zérékoré malheureusement  nous avons été  orienté à l’ENI de Labé. De ma ville d’origine à Labé il y a plus de 800 km. Nous avons beaucoup d’amis qui sont dans des conditions de vie difficile. La fois dernière, nous avons eu des informations  selon lesquelles nous serons payés à 150.000gnf par mois. Le mardi 17 janvier 2017, le directeur nous a informé que nous serons payés à 95.000gnf par mois car nous avons le même statut que ceux des universités. Ici, nous portons les tenues  pourquoi cela ? Alors que ceux qui font le concours pour accéder à l’ENI sont payé à 150.000gnf ».

Pour Dozo Frederik, élève maitre dans la même situation l’Etat doit être équitable.

 « Depuis hier, nous avons appris qu’ils ont commencés à payer  nos amis dans les universités, vue que nous sommes au compte de l’Etat, nous avons droit à quelque chose (…) nous voulons qu’ils nous payent au plus tard le lundi. Nos amis sont payés à 150.000gnf alors que nous nous sommes payés à 95.000gnf, nous voulons une égalité dans le paiement »

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Alpha Madany Touré est quant à lui originaire de Télémelé.  « Nous avons des amis qui ont quitté N’zérékoré non loin e la Côte d’Ivoire. Nous sommes issus de familles pauvres.  Nous leur demandons de nous payer ce qu’ils nous doivent et qu’ils ne nous distinguent pas des élèves maîtres qui sont ici ;  qu’ils nous donnent des matricules comme nos amis des universités. Pour la hiérarchie, ils nous ont menti en nous promettant d’appartenir à la hiérarchie A ? Présentement, ils nous parlent d’hiérarchie B».

Ils sont plus de 350 bacheliers orientés à l’Eni de Labé contre leur gré puisque cette institution n’était pas leur premier choix. Aujourd’hui ils craignent d’être classé dans la hiérarchie B alors qu’ils méritent celle du  A.

Ce mouvement de contestation révèle une réelle confusion dans l’orientation des bacheliers guinéens.

Ahmadou Sow, Correspondant à Labé