Pendant que l’indemnisation de l’Etat guinéen tarde à tomber, les victimes du massacre du 28 septembre 2009 se divisent. Suite à la prolifération des associations, les membres mènent le combat à rang disperser. Lors du 15ème anniversaire de ces évènements douloureux, l’Association des Victimes Parents et Amis, et l’Association des Femmes et Filles violées ont chacune organisé séparément son activité le samedi dernier à la maison de la presse.

A Cette occasion, Fatoumata Barry membre de l’Association des Femmes et Filles violées a accordé un entretien à notre média. Dans cet échange, elle rend hommage aux personnes disparues avant d’évoquer l’indemnisation. Sur ce, dame Barry déplore l’attitude de certaines associations et ONG qui profitent sur le dos des victimes. Lisez !

Le Courrier de Conakry : 15 ans après les évènements du 28 septembre, quels sont vos sentiments ?

Fatoumata Barry : Cette commémoration est une tristesse. On pense à nos morts et aux filles violées dont je fais partie. C’est une journée vraiment à célébrer. C’est une journée historique. La justice a rendu le verdict du procès du 28 septembre. On est là pour alerter l’opinion nationale et internationale de revoir la situation de tout le monde.

Après le verdict final du tribunal, quelles sont vos réclamations ?

Nous demandons à l’Etat guinéen, sous l’égide de son excellence le Général Mamadi Doumbouya de nous indemniser suite au jugement qui a été rendu le 31 juillet 2024. Nous demandons également aux partenaires de la Guinée d’assister la justice guinéenne.

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Où en sommes-nous avec l’indemnisation promue par l’Etat guinéen ?

On n’a reçu aucune indemnisation. C’est une seule dame qui a été assistée, Yayé Fatou Barry avec 20 millions lorsque Charles Wright était là. Le reste des victimes, personne n’a été assisté. L’actuel ministre de la Justice, lui, ne parle pas.

Cette année, vous avez commémoré l’anniversaire du massacre 2009 sans AVIPA mais plutôt avec l’association des Femmes et Filles violées. Pourquoi ?

Toutes les associations dont AVIPA, OGDH et FIDH se sont battues jusque là, mais aujourd’hui il y a une division. On lance un appel à ces organes pour se mettre ensemble et s’entendre.

Concrètement c’est quoi le problème ?

On sait ce qui se passe dans les ONG et dans les associations après la collecte des fonds, on laisse les victimes, il y a des gens qui sont partis en Europe et d’autres participent à de grandes conférences et nous, nous sommes là. Je faisais mes études ici en Guinée, c’est à cause du 28 septembre que j’ai arrêté, c’est à cause de ce massacre que tout perdu. Mais aujourd’hui je ne perds pas l’espoir, je suis là, je continue à combattre pour tout le monde. On ne hait aucune ONG ou association mais ils doivent nous appeler pour parler ensemble. On se bat pour les mêmes causes pourquoi ne pas rester unis et solidaire ?

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Est-ce que vous pensez que le nombre de victimes a été gonflé par AVIPA pour se remplir les poches?

Je ne suis pas contre la présidente d’AVIVA. Je l’ai appelé depuis Dakar que les ordinateurs sont perdus…Ils ont déclaré 750 victimes devant le ministre Charles Wright, moi j’ai dit non. Aujourd’hui, le nombre pris en compte par le tribunal est plus de 300.  Moi je pense que AVIPA doit revoir la situation. On doit tous se mettre ensemble, travailler ensemble et finir ensemble. Il ne faut pas diviser les victimes parce que quand il s’agit de leur intérêt eux ils sont unis pourquoi pas nous les victimes. Il faut qu’on soit solidaire pour faire face à la justice.

Propos recueillis par Ibrahima Soya

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