Le récent atelier de formation de la coalition nationale ‘’Publiez ce que vous payez’’ portant sur le secteur extractif a permis aux participantes de comprendre le fonctionnement des sociétés minières en Guinée. Mais surtout de mesurer l’inégalité et l’injustice que les femmes subissent dans la rétribution des fonds miniers. Une situation qui est liée notamment au manque d’information et le non-respect du droit des femmes qui sont portant les plus impactées par l’exploitation minière.

Visiblement très touchée par cette marginalisation de la gente féminine, Bintou Kouyaté présidente de l’Appui à la Promotion du Développement Intégré (APRODUI) n’en décolère pas. Elle s’interroge sur la gestion du Fond de Développement Économique et Local (FODEL) dont les 20% sont exclusivement reversés aux femmes.

« Quand vous prenez les fonds FODEL, il y a 20% qui sont alloués aux femmes, mais à quelles femmes ? La majorité des groupement féminins est pilotée par les hommes. Ils se mettent derrière pour dire allez-y on va vous aidez à avoir les fonds, mais après c’est monsieur qui prend l’argent ; alors qu’il n’est pas femme. Il y a aussi des sous table qu’on demande. On donne le fonds à quelqu’un sans l’expliquer comment l’utiliser et quel est la finalité. Souvent ce sont des femmes illettrées qui ne savent rien. Même si tu es lettrée, si tu ne connais pas les procédures, qu’est-ce tu peux faire ? Donc, il y a toute une panoplie dedans et ces difficultés que les femmes ont dans les zones minières pour obtenir les fonds. »

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Face à cette problématique, la présidente l’APRODI promet de faire des plaidoyers pour aider les femmes à bénéficier des fonds miniers.

« Nous allons continuer à faire des plaidoyers pour que vraiment les choses changent. On renforce les capacités des femmes pour qu’elles aient la capacité d’avoir les 20% à leur compte sans l’intervention des hommes qui viennent les rançonner sans qu’elles ne comprennent. »

Pour atteindre cet objectif, Mme Kouyaté sollicite l’apport du gouvernement et le Conseil national de la transition.

Par ailleurs, il faut signaler qu’au-delà des pourcentages réservés exclusivement aux femmes, elles peuvent aussi bénéficier des 20% alloués aux jeunes et les autres 60 % destinés aux groupements économiques. Mais pour cela, elles doivent connaitre le processus et présenter des projets bancables.

Ibrahima bah

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