Hier vendredi soir, le Général Mamadi Doumbouya a gracié le capitaine Moussa Dadis Camara pour des raisons de santé. L’ancien chef de la junte militaire (2008-2009) condamné à 20 ans de prison pour crime contre l’humanité dans l’affaire du 28 septembre, n’aura fait que moins de 3 ans à la maison centrale de Conakry. Sa libération surprenante suscite des réactions un peu partout en Guinée et ailleurs.

Contactée par un reporter du Courrier de Conakry, Fatoumata Barry l’une des victimes des évènements du 28 septembre a livré ses sentiments dans nos colonnes. Visiblement, elle n’est pas choquée que le successeur de Lansana Conté soit gracié, mais elle attend beaucoup plus de la part de l’actuel homme fort du pays, Général Doumbouya. Il s’agit notamment de l’indemnisation effective des victimes qui n’ont encore rien reçu, dit-elle.

« D’abord, l’Etat n’a pas pris toutes les mesures pour la sécurité des victimes. On a entendu la réparation dans la bouche. On devrait prendre toutes les mesures de sécurité pour les victimes avant de faire quoi que ce soit. » a-t-elle précisé.

Poursuivant « Si c’est pour une raison politique, nous nous ne sommes pas d’accord. Dire qu’on va gracier Dadis pour convaincre la forêt de soutenir Mamadi Doumbouya, le président ne doit pas faire ça. Dadis même nous a dit que tous les mouvements de soutien sont des opportunistes. Il faut que Mamadi fasse beaucoup attention. Il doit respecter ce qu’il a dit le 5 septembre 2021 et partir par la grande porte. » a conseillé le chef de l’Etat.

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Après avoir demandé aux militaires de rester dans les casernes pour laisser aux civils faire de la politique pour mieux développer la Guinée, Fatoumata Barry rappelle qu’à date aucune victime n’est indemnisée.

« Depuis le verdict final du juge le 31 juillet 2024, rien n’a été fait pour les victimes. Si on dit que Moussa Dadis est malade, c’est pourquoi, il est gracié, alors, il y a des victimes qui sont là malades. Depuis que le procès a démarré, l’Etat n’a pas fait une prise en charge médicale pour les victimes. »

Elle conclut en disant « Les militaires doivent se débarrasser de la politique y compris Toumba Diakité qui a désormais un parti politique. Comme ils ont gracié Dadis, il faut gracier tout le monde et venir discuter autour de la table pour se pardonner et se réconcilier. »

Ibrahima Soya

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