La grève des enseignants inquiète les membres du gouvernement. C’est pour cette raison, que les Ministres Damantang Albert Camara (porte-parole du gouvernement), Gassama Diaby (Unité nationale et de la Citoyenneté), Mohamed Lamine Doumbouya (du Budget), en compagnie du conseiller du Président dans le secteur de l’Education, Dr Bano Barry ont participé ce dimanche 11 mars 2018 à un débat d’éclaircissement sur les tenants et les aboutissants de la grève du SLECG. Ce débat intitulé « Plateau spéciale pour mieux comprendre les négociations entre le gouvernement et les syndicalistes » a été animé à la radio nationale avec une synchronisation des radios membres de l’URTELGUI et celles communautaires.

Pendant deux heures de débat, ces ministres ont chacun en ce qui le concerne exprimé la volonté du gouvernement à satisfaire les revendications syndicales mais avec ses moyens de bord. Et ils disent optimistes pour une sortie de crise malgré la position du SLECG.

‘’C’est le moment d’espérer et non de parler d’échec’’, selon Damantang

Lors de cette émission interactive, les ministres de la 3ème République dirigée par le Pr Alpha Condé ont été interpellés par des auditeurs sur l’avenir de l’Ecole guinéenne étant donné que les syndicalistes ont rejeté la proposition faite par le gouvernement. En réponse, le Ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle et porte-parole du gouvernement, Damantang Albert Camara dit avoir un grand espoir pour une sortie de crise afin que les élèves reprennent le chemin de l’école dans les prochains jours. Car pour lui, ses collègues Tibou Kamara, Cheick Taliby Sylla appuyés par le Médiateur de la République, Mohamed Said Fofana et les Religieux (1er Imam de la mosquée de Conakry et Mgr Vincent Koulibaly), sont à pied d’œuvre pour qu’enfin un accord soit trouvé.

Nous gardons espoir que nous allons sortir de cette crise ; j’en suis convaincu, a renchéri Gassama Diaby qui invite tous les Guinéens à faire preuve de responsabilité. Car pour lui : « ce n’est pas un procès Gouvernement-Syndicalistes. Les syndicalistes sont dans leur droit constitutionnel de revendiquer, le Gouvernement est dans sa mission de responsabilité générale de trouver une solution avec eux. Le principe de payer les 40% est acquis. Nous sommes en discussion pour essayer de faire avancer les choses ; nous espérons que nous sortirons de cette crise pour le bonheur de l’ensemble du peuple de Guinée » a-t-il précisé.

C’est le même sentiment qui anime le Ministre du Budget, Mohamed Lamine Doumbouya : « j’espère de tout cœur que nous sortirons très bientôt de cette situation pour permettre à nos enfants d’aller à l’école. Car, sans sécurité, sans quiétude sociale, il ne peut pas y avoir économie».

Mohamed Lamine Doumbouya a aussi rappelé les conséquences causées par la grève des employés de l’Usine Friguia. « Nous devons nous rappeler du cas de Fria où la grève a conduit à la fermeture de l’Usine et qui a eu un impact sur les emplois. J’en appelle donc aux syndicalistes d’accepter la proposition faite par le gouvernement, ce n’est pas un refus, nous avons estimé cela supportable par le budget national. L’économie se construit dans le temps moyennant des réformes pour éviter des dérapages », a-t-il plaidé.

Enfin, Dr Bano Barry qui est un enseignant chercheur a estimé qu’ : « un mois de cours perdu est facile à rattraper », cela faisant allusion à la durée de la grève du SLECG. Pour lui, les 40% que réclament le SLECG est moins important par rapport à l’offre du gouvernement qui est d’instaurer un système de contrôle de la gestion des fonds alloués à l’Education dans son ensemble. « Le fait de mettre un processus où les syndicalistes sont amenés à intervenir est primordiale, c’est une première en Guinée ».

Ce Plateau spéciale pour mieux comprendre les négociations entre le gouvernement et les syndicalistes a été animé par les journalistes Aboubacar Camara (RTG Koloma) et Aboubacar Diallo (Espace FM et TV).

Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com