Dans un entretien exclusif accordé à Radio France Internationale (RFI), Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et figure clé des Forces Vives de Guinée, a vivement critiqué la gestion de la transition par le président de la junte, Mamadi Doumbouya. À quelques semaines de la fin de l’année, échéance initialement prévue pour le retour à l’ordre constitutionnel, l’opposant a dénoncé une tentative de confiscation du pouvoir par le CNRD.
“Le 31 décembre, Mamadi Doumbouya perd toute légitimité”
Rappelant les engagements pris par le CNRD auprès des institutions internationales, notamment la CEDEAO, Cellou Dalein Diallo a martelé que le 31 décembre 2024 doit marquer la fin de la transition militaire :
« Mamadi Doumbouya et son CNRD avaient promis de ne pas rester un jour de plus au pouvoir après cette date. Ils se sont engagés à rendre le pouvoir aux civils, mais tout indique qu’ils n’ont aucune intention de respecter cet accord. »
Selon l’opposant, à partir du 1er janvier 2025, la junte perdra toute légitimité. Les Forces Vives de Guinée exigent alors une transition civile, exclusivement dédiée à l’organisation d’élections libres et transparentes :
« Le peuple de Guinée ne reconnaîtra plus la junte. Nous demanderons la mise en place d’une transition civile pour rendre au peuple son droit de choisir librement ses dirigeants. »
La force du peuple, un levier incontournable
Interrogé sur les moyens de pression dont disposent les Forces Vives face à la junte, Cellou Dalein Diallo mise sur la mobilisation populaire :
« Nous n’avons ni armes ni argent pour corrompre, mais nous avons la volonté du peuple, une force redoutable. Nous appellerons les citoyens à descendre dans la rue pour exiger le départ de la junte. Mamadi Doumbouya s’est emparé du pouvoir par la force et la corruption, il doit partir. »
“Mamadi Doumbouya cherche à éliminer ses adversaires”
L’ancien Premier ministre a également accusé la junte de manipuler la justice pour écarter les opposants politiques : « Pour conserver le pouvoir, Doumbouya instrumentalise la justice. Il cherche à éliminer tous les candidats susceptibles de l’emporter face à lui, tout en détournant les ressources publiques à son profit. »
Un bras de fer inévitable
Alors que la Guinée approche d’une date charnière, le climat politique se tend. Les Forces Vives de Guinée, soutenues par une large partie de la population, se disent prêtes à défier la junte pour obtenir une transition démocratique.
Cette sortie de Cellou Dalein Diallo reflète la détermination croissante de l’opposition à ne plus tolérer la prolongation du régime militaire, marquant ainsi le début probable d’un bras de fer historique entre le peuple guinéen et le CNRD.
Foulamory Bah