Vandalisé depuis le 13 janvier dernier en marge des journées de résistance active et permanente appelées par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), le tribunal de première instance de Labé ressemble de nos jours à une reine déchue. Pire, les activités juridiques peinent toujours à reprendre alors que plusieurs détenus attendent de passer devant un juge afin d’être situés sur leurs sorts.

Face à ce vide juridique qui ne profite pas à sa population, le maire de la commune urbaine de Labé a proposé au procureur du tribunal de première instance (TPI), un bâtiment de la mairie pour servir de local à l’institution.

 « Quand nous avons appris la décision transférant le tribunal de Labé à Pita, nous nous sommes dit que ça n’arrange pas les populations de Labé d’aller à Pita. Donc, c’est ce qui a poussé la commune à proposer au tribunal de Labé de leur prêter un local en attendant que leurs locaux soient réhabilités. Donc, chose qui a été acceptée. La commune dispose d’un bâtiment qui servait de bureau de service technique de la commune, qui se trouve en face de l’hôpital. Le procureur m’a appelé, on s’est rencontrés. Je l’ai montré le local », a indiqué le maire de Labé, Mamadou Aliou Laly Diallo.

Contre toute attente, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Labé a finalement rejeté la proposition : « A la dernière minute, le procureur m’a rappelé pour me dire qu’ils se sont retrouvés et qu’ensemble ils se sont dit que ce lieu constitue un lieu de regroupement lors des contestations, donc qu’il serait risqué de s’installer là, u risque de voir ce bâtiment aussi attaqué. Donc, pour éviter tout cela, vaut mieux voir ailleurs ».

Interpellé, Fallou Doumbouya, le procureur du TPI de Labé livre sa part de vérité : « Je tiens à préciser que le parquet d’instance de Labé a toujours fonctionné. C’est vrai qu’à un moment donné il y a eu des interruptions pour raisons personnelles. Suite à cet incendie, monsieur le président de la Cour d’appel de Conakry a pris une ordonnance délocalisant provisoirement les activités du tribunal de première instance de Labé au niveau du tribunal de première instance de Pita. Et lorsque les autorités locales, préfectorales ont pris connaissance de cette ordonnance, elles ont conjugué les efforts et ont proposé un local qui est en face de l’hôpital régional de Labé. Après avoir visité ce local, nous nous sommes rendus compte qu’il ne répond pas à nos critères parce que les bureaux sont insuffisants. J’ai décidé personnellement de mettre à la disposition du tribunal mon logement de fonction. Alors, nous sommes actuellement en train d’aménager ce logement qui fait office maintenant de palais de justice. Et encore la préfecture a mis à notre disposition le CECOJE. Et j’ai pris soins de me mettre en rapport avec le centre de formation professionnel de Labé qui a fait un devis par rapport à l’aménagement de la salle d’audience. Et ce devis a été transmis à monsieur le ministre d’Etat, ministre de la Justice. Nous sommes à l’attente de l’obtention des fonds nécessaires à l’aménagement de la salle d’audience qui nous permettra à coup sûr de reprendre effectivement les travaux au niveau du tribunal de première instance ».

Il faut noter que plus de 23 militants du FNDC croupissent à la maison centrale de Labé.

Bah Djenabou Labé, pour le courrierdeconkry.com