Il y a 27 années que le 16 juin de chaque année est consacré à la journée des enfants. La Guinée n’a pas été en marge de cette célébration commémorant la répression sanglante d’une manifestation des enfants de Sowéto, par les forces de sécurité sud-africaines un 16 juin 1976.
C’est le Palais du peuple de Conakry qui a servi de cadre à cette fête juvénile couplée cette année au lancement de la campagne de l’Union africaine (UA) sur la lutte contre le mariage des enfants.
Dans la salle des Congrès du palais du peuple, sketchs et discours sur le mariage précoce, la traite, l’exploitation, le travail des enfants et leur droit à la scolarisation, ont entre autres, ponctué la rencontre. Laquelle a vu la timide mobilisation de la couche juvénile pour cette fête qui leur est pourtant dédiée.
Au parloir, à la suite d’un ministre sud-africain en charge de l’enfance, qui a fait l’historique de cette célébration ayant pris sa source dans son pays, Idrissa Bah, la présidente du Parlement des enfants a enchainé pour dire : «Selon un rapport récent, près d’une fille sur deux de moins de quinze ans est victime d’une mutilation génitale féminine.»
Et Mlle Bah d’ajouter que 38% des enfants de cinq à dix-sept ans sont impliqués dans le travail des enfants. Dont 25% travaillent dans les conditions dangereuses.
«89% des enfants de 1 à 14 ans ont subi au moins une méthode discipline violente… 55,5% des femmes ont subi au moins une forte violence physique dont 29,3% de violence sexuelle depuis l’âge de 15 ans», a-t-elle expliquée.
Avant d’indiquer qu’aujourd’hui, la Guinée se classe parmi les pays de l’Afrique ayant un taux de mariage de des enfants les plus élevés. Avec 25,9% des femmes qui se marient avant l’âge de 15 ans. Et 57,8% qui se marient avant l’âge de 18ans. Selon elle, «Dans notre pays, 49,9% des adolescente entre 15 et 19 ans ont déjà eu une grossesse. Et 41,9% ont donné naissance avant d’avoir atteint l’âge de 18 ans».
Le représentant de l’UNICEF, Mark Ruben a pour sa part fait un rappel des 17 objectifs du développement durable (ODD) à l’horizon 2030.
Sanaba Kaba, la ministre des femmes et des enfants a rappelé que cette journée a été instituée en 1992, à travers la résolution 12/90 de la conférence des chefs d’Etat et des gouvernements à l’Organisation de l’Unité africaine –OUA-devenue aujourd’hui Union Africaine (UA).
«Cette journée célèbre la mémoire des écoliers innocents massacrés à Sowéto en 1976 par le régime raciste de l’Apartheid, alors au pouvoir en Afrique du sud. Au-delà de cette célébration, il s’agit pour les pays africains, préoccupés par le bien-être de leurs enfants, et partant du devenir de leur continent, ont marqué un temps de réflexion sur les conditions des enfants en Afrique», a ainsi expliqué la ministre guinéenne des enfants.
Nantènin Traoré