DÉCLARATION DE MADAME LA MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L’UNITÉ NATIONALE A L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE SOUTIEN AUX VICTIMES DE TORURE 2021

Samedi 26 juin 2021

Chers Compatriotes ;

Le 26 juin de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de soutien aux victimes de torture de par le monde.

Par la résolution 52/149 adoptée le 12 décembre 1997, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 26 juin Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture, en vue d’éliminer totalement cette pratique et d’assurer l’application effective de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Cette date est ainsi l’occasion de faire appel à toutes les parties prenantes, y compris les États Membres de l’ONU, la société civile et les individus à travers le monde pour s’unir et soutenir les centaines de milliers de personnes qui ont été (ou sont encore) victimes de la torture.

La torture est un crime en vertu du droit international et fait l’objet d’une interdiction absolue qui ne peut être justifiée en aucune circonstance. Cette interdiction s’applique à tous les membres de la communauté internationale. La pratique systématique ou généralisée de la torture constitue un crime contre l’humanité.

Elle vise à briser la personnalité de la victime et constitue une négation de la dignité inhérente à l’être humain. Elle déshumanise sa victime et bestialise son auteur. La protection des frontières et la sécurité nationale sont des moyens utilisés pour justifier la torture et d’autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ses conséquences vont souvent au-delà de l’acte isolé sur un individu et peuvent être transmises à des générations et conduire à des cycles de violence.

Malheureusement, la pratique de la torture persiste encore de nos jours de par le monde. Or aucune cause, aucun objectif ne saurait justifier cette pratique.

Scandale moral et politique, la torture représente un défi pour la conscience humaine en général et pour la pensée philosophique en particulier.

Scandale moral d’abord, puisqu’elle suppose la confrontation entre un bourreau tout puissant et une victime totalement exposée et sans défense, le premier infligeant à l’autre les souffrances les plus cruelles.

Scandale politique aussi, quand la torture est tolérée, voire encouragée par les plus hautes autorités politiques, alors même qu’elle représente une forme de violence insupportable, illégitime et indigne.

Acte qui suscite la stupeur et provoque l’incrédulité, elle constitue également une expérience d’une telle intensité qu’elle en vient à condamner d’avance toute tentative d’explication, perçue comme un premier pas vers la justification.

Chers compatriotes ;

La célébration de la journée internationale de soutien aux victimes se tient en République de Guinée dans un contexte de grandes réformes engagées par le Gouvernement du Professeur Alpha Condé, Président de la République, Chef de l’Etat, pour éradiquer de façon définitive cette pratique.

A ce titre nous pouvons citer entre autres :

–         Les grandes réformes engagées au niveau de la justice et les services de sécurité (PARJU et RSS) ;

–         L’érection de la torture en infraction pénale dans l’actuel code pénal conformément aux recommandations de l’Examen Périodique Universel ;

–         Les sanctions judiciaires prononcées contre les auteurs de ces actes.

Ces réformes ont permis d’aboutir à des avancées, certes timides mais encourageantes, dans la lutte contre l’impunité et des pratiques et comportements contraires à nos engagements internationaux.

Cependant, malgré tous ces efforts, le défi pour l’éradication de la torture demeure.

En effet, la recherche d’aveux et de renseignements pousse dans certains cas, les forces de sécurité à recourir à la torture et à des mauvais traitements contre des personnes suspectées. Aussi, certaines pratiques anciennement ancrées dans nos mœurs laissent libre cours à des formes pernicieuses de torture, sans oublier la vindicte populaire, corollaire de l’incivisme galopant que connait malheureusement notre pays.

Le gouvernement guinéen reste engagé à garder le cap irréversible des réformes pour relever tous les défis liés à la problématique de la torture.

Pour ce faire, la formation, l’éducation, l’information et la sanction auront un rôle essentiel pour garantir la jouissance effective des droits et la capacité à les faire valoir.

La mise en place d’un mécanisme national de prévention de la torture, constituerait un formidable outil pouvant contribuer à l’éradication de la torture. Ce mécanisme sera de nature à créer une pression vertueuse qui contribuera à la protection des individus contre toute forme de torture.

Chers compatriotes ;

La République de Guinée est partie à la « Convention   contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » depuis 1989. Elle s’est de ce fait imposée l’obligation de promouvoir, respecter, de protéger et de mettre en œuvre les droits garantis par cette convention.

A ce titre, elle reste engagée à respecter l’interdiction inconditionnelle de toutes les formes de tortures et de mauvais traitements y compris ceux pratiqués sous prétextes de tradition qui permettent des pratiques indignes.

La lutte contre la torture sous toutes ses formes est un impératif universel. Elle requiert le courage, la volonté, la participation et un brin d’humanité.

C’est le lieu pour moi, en cette journée solennelle, d’avoir une pensée à toutes les victimes de torture de par le monde.

La torture sous toutes ses formes doit disparaitre de nos sociétés.

Je voudrais donc lancer un appel à tous les acteurs, Etat, partenaires techniques et financiers, société civile pour que la lutte soit intensifiée pour l’affirmation d’un véritable Etat de droit en Guinée, respectueux de la dignité humaine.

Vive la coopération internationale,

Vive un monde sans torture ;

Je vous remercie.


Dr Zalikatou Diallo, Ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale.


Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement.