Depuis quelques semaines, l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) a lancé le mot d’ordre de débrayage. Cela à cause de la suspension par le ministre de la Justice, du président du tribunal de première instance de Labé et du Substitut du procureur de la même juridiction. Mais quel est l’impact de cette décision des magistrats ?
Pour en savoir davantage, un reporter du Courrier de Conakry s’est rendu sur le terrain. Il a sillonné quelques tribunaux de la capitale, Conakry.
Visiblement, le constat révèle que cette décision de l’AMG paralyse les activités de l’appareil judiciaire guinéen. Du tribunal de première instance de Kaloum jusqu’à la Cour d’appel de Conakry où le Procureur Général est présent, les salles d’audiences sont fermées. C’est uniquement quelques rares bureaux qui sont ouverts pour assurer le service minimum. Mais aucun nouveau dossier n’est inscrit au rôle d’audience. Sur les tableaux, on y voit que de vieux placards, des notes de services et autres annonces.
Toutefois, il faut signaler que ce débrayage coïncide avec la période des vacances judiciaires pendant laquelle, la plupart des auxiliaires de justice sont indisponibles. Si les magistrats et les greffiers ont fini leurs vacances, pour les avocats, le repos continue jusqu’à la fin du mois de septembre. Cela signifie que même s’il y a des audiences programmées, les procès ne pourront pas se tenir pour l’instant. Puisque, c’est pratiquement impossible de tenir un procès à l’absence des avocats qui ont un rôle incontournable dans une audience.
En tenant compte de cette période, il est difficile de dire que la grève de l’AMG est la raison fondamentale de la paralysie des activités de l’appareil judiciaire guinéen. Surtout qu’on apprend que ce n’est pas tous les magistrats qui ont suivi le mot d’ordre de grève. Le service minimum est assuré notamment par des greffiers et autres.
Pour mieux mesurer l’impact de cette protestation des magistrats contre la décision du Garde des Sceaux, il va falloir attendre la fin des vacances judiciaires.
En attendant, le premier magistrat de la Cour Suprême et le Conseil Supérieur de la Magistrature essayent de trouver une solution pour mettre fin à cette crise. C’est pourquoi, les magistrats qui veulent donner une chance au dialogue ont accepté de reporter les sit-in programmés le 7 et le 12 septembre 2023 à Conakry.
Affaire à suivre !
Ibrahima Soya