La menace de grève générale de l’Association des Greffiers de Guinée (AGG) est mise à exécution. C’est ce qui ressort de l’Assemblée générale des greffiers qui s’est tenue ce lundi 9 mai à la Cour d’appel de Conakry. Cette AG qui s’est tenue sous la houlette de Me Bandjou Doumbouya, président de l’association des greffiers de Guinée a enregistré la présence de Me Ibrahima Béavogui, chargé de communication du ministère de la justice. Il représentait le ministre de la justice.
« Nous exigeons de l’État la signature et l’application de notre statut, l’amélioration de nos conditions de travail, le reclassement dans la hiérarchie, la catégorisation des corps des greffiers en chef, des greffiers, des secrétaires des greffes », a indiqué Me Bandjou Doumbouya, Président de l’Association des greffiers de Guinée.
Le président de l’AGG, Bandiou Doumbouya, a les arguments qu’il faut pour démontrer l’importance d’un greffier dans l’appareil judiciaire. « Tout ce qui se passe au niveau des juridictions, si ce n’est pas le greffier qui est là pour authentifier, l’acte est nul. C’est lui qui est le garant de la procédure, et la porte d’entrée de toutes les affaires en justice. Donc s’il y a un problème qui concerne les greffiers, ça concerne tout l’appareil judiciaire », a-t-il dit. Avant de poursuivre que les négociations continuent.
Pour Me Michel Traoré, greffier au tribunal de Dixinn, c’est une frustration d’être un diplômé d’une université et se retrouver classé à la hiérarchie B dans la fonction publique. « Depuis mon engagement jusqu’aujourd’hui, je suis payé au titre de stagiaire. Ils nous disent de surseoir à la grève, mais on ne connaît pas pourquoi, parce que nous avons lancé la grève pour obtenir gain de cause, qui est la signature de notre statut ; Pas d’abord pour l’application, mais juste la signature. Nous ne pouvons pas être classé dans la hiérarchie B pendant que les magistrats avec lesquels nous avons étudié soient mieux traité que nous », a-t-il expliqué.
Les greffiers veulent des dates précises et des engagements avant de suspendre la grève. Ils avaient adressé un mémorandum au ministre de la justice en octobre 2015 pour lui faire part de points de revendications comme le statut particulier.
« Après avoir adressé un mémorandum, on a fait un préavis de grève. A l’issue de cela il n’y a pas eu de suite. Et bien avant les élections présidentielles passées, il nous a été dit le dossier est sur la table du président, mais jusque-là rien » déploré Me Jean greffier du tribunal de première instance de Mafanco.
Le négociateur délégué par le ministre de la justice à cette Assemblée Générale est reparti sans obtenir la suspension de la Grève.
Nantènin Traoré