Mme Camara Aminatou Barry est la première vice maire de la Commune Urbaine de Daralabé. Lors de la dernière assemblée générale de l’Association Nationale des Communes de Guinée (ANCG), qui s’est tenue à Conakry, Dame Camara a eu l’occasion, à travers notre micro, de lancer un appel aux femmes de Guinée afin qu’elles s’impliquent davantage dans le développement local du pays. Elle a aussi parler des objectifs de l’ANCG, et l’historique de la ville de Daralabé. Lisez plutôt !

Vous êtes la seule femme élue dans le bureau exécutif de l’ANCG, quels sont les enjeux de cette assemblée générale, et quel sera votre combat pour qu’il y est beaucoup plus de femme dans le bureau à l’avenir ?

Je suis la seule femme du bureau exécutif, c’est vrai, mais il faut savoir qu’il y a une femme qui est membre, c’est la présidente du réseau des femmes élues locales de Guinée. Le réseau des femmes élues locales d’Afrique est un réseau africain dans lequel il y a un chapitre guinéen, donc c’est ce réseau qui est la commission genre de l’ANCG. Donc la présidente en la personne de la première vice maire de Kindia est membres déjà. Je suis vraiment décidé à activer tous les réseaux de femmes. Et je lance un appel pour que les femmes s’impliquent mieux, au développement local. Que ce soit en politique ou qui que ce soit, il faut que les femmes s’impliquent pour qu’aux prochaines élections locales, qu’il y est beaucoup plus de maires. Il se trouve qu’aujourd’hui, il n’y a que 6 maires élues avec Aminata Touré qui est décédé, il n’y a que 4 ou 5. Les autres sont des vices maires, il y a très peu de femmes. Vous prenez une région comme celle de la moyenne Guinée, Labé, Mamou, il n’y a pas une femme maire. La région de Kankan aussi pas de femme maire. Donc ce qui pose un grand problème justement parce que le bureau exécutif a été choisi comment. Chaque région a donné 4 membres, et la région de Conakry 3. Ce qui fait 28 plus 3 pour donner 31. Donc les régions comme Kankan où il n’y a pas de femme et Labé ils ont accepté que moi qui suis vice maire quand même que je fasse partie des 4 qui ont été désigné.

Que représente pour vous cette relance de l’ANCG et ses enjeux ?

Il faut dire que l’ANCG était vraiment un peu dormante depuis un certain temps, parce qu’il y a eu des évènements malheureux qui se sont succédé. Le président de l’ANCG est décédé, et quelques temps après, la vice-présidente aussi, paix à leur âme. Mais après c’était un peu dormant, entre temps, il y a eu l’avènement du CNRD, nous avons fait à l’époque un mémo, nous avons déposé, mais après, silence radio, donc il n’y avait beaucoup d’activités. C’est pourquoi je vais profiter de votre micro pour saluer le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, le bureau exécutif de l’ANCG et l’ANAFIC qui a appuyé ce projet. Nous remercions tous les acteurs pour la réussite de cette réunion qui s’est tenue à un moment ou l’association en avait vraiment besoin.

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A votre avis quels sont les défis à date ?

A mon avis, il faut d’abord relancer notre plan stratégique parce qu’on y avait travaillé dessus, avoir rapidement le plan d’action sur les activités que nous devons faire prochainement. Si je comprends bien le chronogramme de la transition, je crois que les élections vont reprendre par les élections locales. Donc, on ne devrait pas être là pour très longtemps, mais quand même il faudrait qu’on travaille pour reconnecter tout ce monde. Il y a eu un problème de moyen, mais à partir de cette assemblée générale, où on a souhaité que 3% des fonds affectés par l’ANAFIC, soit donné à l’association pour permettre son fonctionnement. Vous avez beaucoup de chose que nous devons faire en commun, même sur le plan des politiques locales il faudrait qu’on partage certaines choses. Quand je prends l’expérience par exemple dans ma commune, nous avons de sérieux problèmes avec le recouvrement des taxes. J’ai l’impression que ceci est un problème commun à toutes les communes, et si nous nous retrouvons et discutions ensemble sur cette question, il est plus facile de la faire passer au niveau des populations que si nous avions des expériences locales. Et ensuite il y a l’intercommunalité, il y a beaucoup d’activités. Vous avez dû constater que nous avons parlez de mégaprojet, c’est-à-dire jusqu’à maintenant on parlait de micro-projet, faire des écoles, des marchés, etc. mais il faut qu’on arrive à faire des mégaprojets. C’est à dire faire des projets interconnectés. Donc c’est quelque chose qui va permettre de relancer, de nous reconnecter ensemble, de savoir que nous avons des objectifs communs, que nous sommes là pour la mise en œuvre de la politique de décentralisation, donc nous donner la main parce que je pense que le développement des pays africains passera par le développement local, du développement des communautés à la base.

Assez parlé de l’ANCG, présentez-nous maintenant la commune de Daralabé.

La commune de Daralabé est une commune rurale, une commune historique à cause de nombreuses histoires de la confédération du Fouta Djallon qui s’y est passé. Nous avons encore la résidence de l’Almamy. C’est une commune qui regorge de très beaux sites, de très belles forêts, denses et naturelles, etc. c’est un beau paysage, avec des cours d’eau, des chutes et même des rivières, une piscine naturelle pour les jeunes. Donc Daralabé est une cité historique, un espace culturel et sportif parce que le stade de la Can 2025 sera construit dans la commune rural de Daralabé.

Parlez-nous du Plan de Développement Local (PDL) de la commune de Daralabé ?

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Je vous rappelle déjà que je suis ancienne coordonnatrice du PACV, c’est le PACV qui a évolué vers l’ANAFIC, donc le PACV date de 2000, et toutes les communes de la Guinée sont entrées au fur et à mesure des phases du PACV. Donc depuis 2000, les communes de la Guinée ont été appuyé à faire l’exercice de faire un plan de développement local et chaque année de faire un plan annuel d’investissement. Donc Daralabé ou les autres communes, tout le monde a un PDL et chaque année on a un plan annuel d’investissement.

Quels sont vos projets pour la commune de Daralabé ?

L’un des problèmes les plus importants d’abord, c’est l’accès à l’école, au centre de santé. Donc nous sommes dans ces perspectives. On a aujourd’hui 13 écoles, donc pratiquement nous ne construisons pas d’école, mais nous voulons que toutes ces écoles soient équipées ou rénovés, nous voulons que dans toutes ces écoles, qu’il y est des enseignants pour que tous les enfants puissent au moins être scolarisés au moins pendant 10 ans, particulièrement les filles. Et là on le réussit plus ou moins, parce que les deux dernières années pour la candidature de passage en 7ème année, il y avait plus de filles que de garçons candidats. Donc nous sommes en train de le réussir. Donc la santé, nous avons un centre de santé que nous sommes en train d’équiper et de rénover progressivement. La plupart des districts ont un centre de santé, il y a en un qui n’en a pas, mais que nous sommes en train de construire. Daralabé est une commune péri-urbaine de Labé, une commune très boisée c’est-à-dire nous avons beaucoup de forêt communautaire, des forêts qui sont un peu des forêts étatiques et une forêt classée depuis 1940. Malheureusement aujourd’hui, il se pratique la carbonisation, la coupe de bois et même la clandestine de bois dans nos forêts. Donc l’une de nos priorités c’est vraiment la protection de l’environnement, parce que Daralabé fait partie du bassin vert sain du Konkouré, c’est-à-dire nous avons deux grandes rivières qui se jettent dans le Konkouré et vous savez que le barrage de garafiri, kaléta et souapiti, qui sont toutes sur le Konkouré. Donc si en amont nous ne protégeons pas l’environnement, cela pose problème pour l’avenir de ces barrages. Donc la protection de l’environnement est une de nos grandes priorités. Nous souhaitons même avoir un schéma directeur parce que sinon la ville de Labé a tendance à nous avaler.

Un dernier mot ?

Je lance un appel aux femmes. Il faut que les femmes s’impliquent, sur le plan politique comme social, il faut qu’elles s’impliquent dans le développement local. Il faudrait qu’il y ait beaucoup plus de femmes maires dans les prochaines élections.

Interview réalisée par Nantènin Traoré

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