Les violations graves et répétées des droits et des libertés fondamentaux par le CNRD et ses relais civils compromettent sérieusement la paix et la stabilité de notre pays tout en fragilisant davantage la cohésion sociale.
S’il est un constat bien établi, c’est qu’on ne peut construire la paix en cherchant systématiquement à institutionaliser l’injustice.
L‘émergence de contre-pouvoirs, -ce que les théoriciens américains appellent les check and balances-lesquels garantissent la séparation et l’équilibre des pouvoirs, est consubstantielle à toute démocratie pour que le pouvoir arrête le pouvoir.
Le brouillage des ondes des médias indépendants, les nombreuses restrictions à l’accès à l’internet et aux réseaux sociaux, le retrait des médias indépendants dans le bouquet de diffusion de Canal➕️ et Startimes pour certains ainsi que l’interdiction systématique et absolue du droit à la manifestation sont des pratiques anciennes et rétrogrades qui nous ramènent hélas à la sinistre période de la révolution avec pour unique média la RTG.
Ces vieilles méthodes avec lesquelles le CNRD a promis de rompre mais qu’il a finalement répétées et amplifiées à la vitesse de l’éclair ont fait de la Guinée un pays régit par un absolutisme étouffant où la junte décide seule de ce que les citoyens doivent penser et/ou dire.
Cette folie liberticide du CNRD est dangereuse et peut avoir des conséquences multiformes. Les ennemis de la liberté sont des délinquants qui doivent être poursuivis et sanctionnés.
Dans une République, nul ne doit être menacé pour ses opinions.
Il est temps de défendre la liberté de la presse et la liberté d’expression et ne pas laisser ce combat exclusivement à la presse car nous sommes tous autant qu’eux concernés. Le déficit de solidarité observé dans notre pays et la force des corporatismes et/ ou de l’ethnicisme émiettent et fragmentent nos luttes, les affaiblissent et évitent toute convergence ou agrégation des efforts avec pour seul gagnant l’oppresseur.
En ces heures particulièrement sombres pour la démocratie et pour son corollaire, la presse « libre » embastillée, grand est mon soutien. Grande est mon admiration pour toute la profession. Mes pensées sont dirigées vers nos héros du quotidien pour leur dignité et leur courage face à la bêtise et à l’ignominie.
Ce qui reste certain, c’est que le CNRD ne sortira ni annoblit, ni grandit, ni honoré par cette régression spectaculaire de nos droits et libertés dont elle est l’initiatrice et ses jours au sommet de l’Etat semblent désormais comptés.
Le peuple de Guinée a toujours eu le dernier mot et il l’aura aussi cette fois !
Souleymane Souza KONATE, Président de la Commission Communication de l’ANAD et Conseiller chargé de Communication de CELLOU DALEIN DIALLO.