En cette semaine, la représentation locale de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) est montée au créneau pour fustiger la détention prolongée de 23 militants du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) de Labé. Arrêtés en fin janvier à la suite des violentes journées de résistance active organisée par le mouvement social, cette vingtaine de personnes dont 4 mineurs sont depuis en détention à la maison centrale, a appris lecourrierdeconakry.com.

Face au prolongement de cette détention qui serait liée à la destruction du tribunal de première instance de Labé, l’OGDH exprime ses inquiétudes. Comme piste de solution, l’organisation a dépêché un avocat sur le terrain, selon des informations concordantes recueillies sur place sur le terrain.

Idrissa Sampiring Diallo est le représentant régional de l’OGDH. Il explique : «Effectivement nous avons fait venir un avocat pour nous évaluer la situation à la maison centrale. D’après cet avocat, ils sont 23 concernés par ces histoires de manifestation et ces 23 sont suivis par le parquet. Donc, il y a d’autres qui sont suivis par le juge d’instruction, c’est-à-dire qu’il y a deux procédures autour des manifestations. Maintenant l’avocat a pris des renseignements et est rentré à Conakry pour rendre compte afin que l’OGDH prenne des dispositions par rapport au procès. L’avocat est en contact permanent avec le procureur et nous autre on suit le dossier de prés ».

A en croire à notre interlocuteur, une solution d’urgence est en cours afin que les prévenus soient jugés dans les prochains jours : «Ces jours-ci, le maire de la commune urbaine a prêté une salle parce que vous savez que Labé a des problèmes de locaux au niveau du tribunal. Donc, le maire a prêté une salle pour la tenue du procès. Il reste de fixer la date et que les avocats viennent pour le procès. Nous regrettons ce qui se passe. Nous, nous estimons que la manifestation est un droit consacré par la constitution guinéenne et si les services de sécurité se permettent d’arrêter à tour de bras des citoyens qui sont innocents et les priver de liberté, nous estimons que ce n’est pas normal. Nous le dénonçons de façon régulière. Ce qui fait que nous avons choisi des avocats pour accompagner ces personnes injustement détenues à la maison centrale. Nous pensons pouvoir obtenir leur liberté à l’issue du procès qui sera organisé parce que d’après nos informations, personne n’a été pris la main dans le sac. Il y a des gens qui ont été ramassés dans des ateliers, des gens rencontrés dans la rue, mais personne ne peut prouver qu’ils étaient en train d’être en conflit avec la loi. Je pense qu’il faut se ressaisir ».

Pour l’instant, aucune date n’a été retenue pour le jugement de ces 23 militants du FNDC qui continuent à tirer le diable par la queue à la maison centrale de Labé.

Bah Djeinabou Labé, pour lecourrierdeconakry.com