Le Ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire a entamé la semaine dernière une vaste campagne de déguerpissement des occupants du centre directionnel de Koloma dans la Commune de Ratoma. Ce site, une fois récupéré va abriter des édifices publics. La superficie à déguerpir sur ce centre est plus de 200 hectares. Les autorités du Ministère de la ville et de l’aménagement du territoire annoncent que cette opération de déguerpissement va se poursuivre jusqu’à la récupération totale des domaines de l’État. Une manière pour les autorités de désengorger le centre administratif de Kaloum.

Sur le site déguerpis du centre directionnel de  Koloma, des baraques et des huttes ont été rasées ; des tas de ferrailles sont visibles dans la poussière ; la fumée dans les cieux. Sous les arbres fruitiers qui protégeaient encore quelques bâtiments; des femmes font le ménage accompagnées de leurs enfants.

Alors que les occupants déguerpis sont attelés à récupérer le reste de leurs bagages ; quelques véhicules de la gendarmerie sont garés sur les différents carrefours du site. Plus loin ; des gendarmes et travailleurs du Ministère de la ville et de l’aménagement du territoire sont attroupés par endroit.
Selon l’inspecteur général du département de la ville et de l’aménagement du territoire, Gamis Cé Minako à la différence du premier déguerpissement intervenu sur le même site en 1998 ; cette fois si le gouvernement va rapidement mettre en valeur l’espace dégagé. Une manière de désengorger au plus vite la commune de Kaloum qui abrite la quasi-totalité des édifices de l’Administration publique.

Ce mercredi 27 février 2019, le conseil communal de Ratoma s’est rendu sur ledit site pour s’enquérir des réalités. Le maire Souleymane Taran Diallo raconte : « Nous avons vu ce qui est en train de se passer à Kaporo-rails. Nous avons vu des maisons qui ont été cassées ainsi des usines de glace auxquelles on a donné un délai de 6 jours. Nous avons vu des enfants qui sont en tenues scolaires, mais qui ne vont pas à l’école, parce qu’ils ne savent à leur retour où rentrer. C’est absolument pathétique », a-t-il indiqué.

Installer le 22 février dernier, le Maire dit qu’ils ont hérité d’une situation difficile : « Nous ne sommes associés en rien à ce qui est en train d’être fait. Nous ne sommes pas associés et nous ne sommes pas informés. Mais l’autorité de l’État, c’est l’autorité de l’État. S’ils ont décidé de casser, ils vont casser, puisque c’est la propriété de l’État. Mais nous aurions souhaité qu’on écoute la population et qu’on l’indemnise ».
En attendant, la Mairie de Ratoma promet d’aider les déguerpis selon ses moyens.
Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com