Contrairement aux jours passés, la gare routière de Madina était presque vide ce lundi 16 juillet 2018. Cette situation est due selon des observateurs à la fixation des tarifs des différents tronçons urbains et interurbains. Une mesure qui ne semble pas être bien accueillie chez les transporteurs.
Certains chauffeurs rencontrés à la gare routière de Madina sise dans la commune de Matam ont fustigé l’attitude du gouvernement.
Pour Aboubacar Camara chauffeur sur la ligne Conakry Pamelape -Freetown: « ces nouveaux tarifs sont pour les membres du gouvernement pas pour nous comme eux ils ne paient pas le carburant. Ici dès que le carburant augmente tout augmente à commencer par le prix des pièces, celui du pain etc. Chez nous ici on n’a pas fixé nos tarifs d’abord, nous attendons le jour où le gouvernement et les syndicalistes vont s’accorder sur le prix du carburant d’abord parce qu’on ne peut pas faire un aller et retour sans gagner à manger » a-t-il indiqué.
C’est le même son de cloche chez les passagers rencontrés à cette même gare routière de Madina. Mohamed Lamine Diaby et Aboubacar Camara estiment que cette mesure des autorités est impopulaire: « Déjà la population souffre, en plus de cette souffrance, les autorités nous annoncent de nouveaux tarifs, nous ne sommes pas d’accord. Ils n’ont qu’à faire des efforts pour ramener le tarif à son prix initial, car avec ce prix de 10 000 GNF ne nous arrange pas du tout ».
A en croire Naby Laye Moussa Touré syndicaliste et chef de ligne Conakry Freetown, ces tarifs ont été unilatéralement fixés par l’Etat et l’union des transporteurs de Guinée. C’est pourquoi il invite l’Etat à les associer dorénavant avant de prendre une quelconque décision liée aux tarifs des transports: « Le prix de l’essence ne concorde pas aux tarifs donnés ; ils n’ont qu’à inviter les syndicalistes pour discuter, il ne s’agit pas de s’assoir et inventer des tarifs comme ça. Nos responsables syndicalistes et les chauffeurs n’ont pas été associés. C’est seulement l’Union qui s’est associée avec le gouvernement pour boycotter le syndicat. Ils doivent comprendre que l’union c’est un patronat et le syndicat ce sont les travailleurs se sont eux qui sont sur le terrain ».
Toutes nos tentatives pour joindre les acteurs impliqués dans cette prise de décision sont restées vaines. En attendant de trouver un consensus, la gare routière de Madina reste pour le moment paralysée et les transporteurs menacent de maintenir les tarifs habituels.
A rappeler que dans un communiqué rendu public dimanche soir sur les ondes des médias d’Etat, le gouvernement et l’union nationale des transporteurs de Guinée ont fixé de nouveaux tarifs du transport urbain et interurbain dans le pays. C’est une mesure qui intervient une semaine après la hausse du prix du carburant à la pompe. Mais cette disposition ne semble pas trouver de parrain au sein des transporteurs et des usagers.
Oumar M’Böh pour le courrierdeconakry.com
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