Ils sont parfois assis sous un parasol, des hangars, autour d’une petite table, parfois sans abris, soit installés dans des cabines construites en bois ou en fer sur lesquelles sont marquées des indications : télé centre, appels, transfert, recharge.  La gestion des tété-centre semble faire l’affaire de bons nombres de diplômés à la recherche du premier emploi.

L’auto emploi est bien la tendance dans un environnement où l’emploi se fait rare. La jeunesse de  N’zérékoré se bat tant bien que mal pour tirer son épingle de jeu.

Ces jeunes  exercent cette activité jour et de nuit pour gagner leur vie. Lah Alexis Nanamou est assis devant la maison du paysan (ancienne mairie) il fait le transfert de crédit et vent des cartes de recharge et des puces. Il dit s’être lancé dans ce métier pour subvenir à ses besoins et aider ses parents.

«Je suis là comme gérant de télé-centre pour ne pas juste rester à la maison. J’ai fini l’université cette année. J’ai fait une formation en ’environnement à l’université de N’Zérékoré. j’ai  déposé des demandes  de stage un peu partout mais jusqu’à présent je n’ai  reçu aucune  suite favorable. Donc après toutes ces années passées sur le banc à la charge des parents, on ne peut pas rester à la maison et continuer à tendre la main pendant que nos jeunes frères eux-aussi doivent aller à l’école. Les parents ne peuvent pas supporter toutes ces charges, c’est pourquoi on vient se débrouiller ici tous les jours. Sur chaque transfert on a un petit intérêt. C’est ce qui nous permet de subvenir à certains de nos besoins » nous a-t-il confié.

Il espère un jour être recruté par une société de téléphonie mobile comme agent promoteur ou autre. « Avant nous, il y avait nos grands frères qui  étaient là. Certains d’entre eux ont eu la chance d’être recruter comme agent promoteurs. Nous aussi, nous espérons avoir la même chance un jour ». a-t-il ajouté.

L’autre source de revenu pour ces gérants de télé-centre était la charge des batteries de téléphone vu le manque d’électricité dans la ville. Mais avec la multiplication de fournisseurs privés d’électricité et l’abondance des téléphones cellulaires, les gérants de télé-centre ne font plus assez de recettes comme avant.

« Avant  on avait plusieurs sources de recette. On recevait des clients pour des appels. On pouvait aussi recevoir plusieurs centaines de téléphones chargeables par jour. Mais tel n’est plus le cas aujourd’hui. Avec la naissance des distributeurs d’électricité  et  l’abondance des téléphones, nos recettes ont diminué considérablement. C’est à travers seulement les transferts  de crédit que nous gagnons un peu » a expliqué Abou Condé, lui aussi, gérant de télé-centre.

Malgré les difficultés qui se dressent sur le chemin, le secteur est pourvoyeur d’emplois directs et joue un rôle important dans l’autonomisation de la jeunesse.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré