Dans la préfecture de N’zérékoré,  la consommation abusive de l’alcool est  l’un des facteurs  qui nuit  à la santé de la population, notamment, les jeunes.  Le nombre de consommateur augmente chaque jour  et  devient un grave problème de santé publique. La couche la plus touchée par ce fléau est la jeunesse.

Nzérékoré. Il est 22h30 ce mardi. Le son perçant des baffles sonne  déjà dans les oreilles. Autour, des bars qui font le plein. D’un coup,  un bar attire l’attention parmi tant d’autres. La connexion 3G+. Elle est située en banlieue et des lumières  multicolores éclairent l’intérieur. De nombreuses tables bien rangées et pleines de bouteilles de bière.

Je m’approche d’une table garnie de boisson alcoolique de toute sorte. J’y fais la connaissance de Jérôme  et ses camarades.

« Chaque soir on vient boire. Nous prenons de la liqueur à cause de la fraicheur. Moi je si je ne prends pas l’alcool  je tombe malade. C’est les vacances aussi, on en profite bien. L’alcool, c’est ma source d’inspiration », s’exclame-t-il.

Comme ces jeunes, Jean déclare ouvertement qu’il consomme régulièrement l’alcool en grande quantité. Si jeune, déjà alcoolique.

« Si je prends ça avant de me coucher, je dore bien. Surtout quand je mélange de la  Pâtis à la Godi’s, j’ai moins de soucie. On est jeune, il faut blaguer », pense cet adolescent  de 20 ans.

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« Didier !!!! Je t’ai dis de servir ceux qui sont au font là-bas. Qu’est-ce que tu attends ? Hein ? Envoies huit Bouteilles aux deux de l’autres cotés », ordonne le patron du bar à un serviteur.

Fréquentés de plus en plus par les jeunes, ces bars ne désemplissent pas à la joie des vendeurs. Pascal,  gérant de maquis, ne cache pas sa satisfaction.

« Mes recettes par jour vont jusqu’à deux million s’il n’y a pas assez de clients. Beaucoup viennent prendre crédit pour rembourser à la fin du mois. Je donne sans doute. Mais j’ai beaucoup confiance aux jeunes parce que eux, c’est le kifkif. Avoir un bar ou un maquis  à zaly est une véritable source de revenue », a-t-il témoigné.

 

Boisson alcoolisé vendu sans contrôle

En région forestière, des unités de fabrique d’alcool  pullulent de partout. Souvent ce sont des produits qui ne sont sous aucun contrôle. Cela provoque des problèmes de santé.

« Nous recevons des malades ici dans des situations critiques……..beaucoup on l’état de santé dégradé à cause de l’alcool. A l’instant, nous avons 8 malades couchés qui souffrent des maladies cardiovasculaires. Tous ces cas sont compliqués. Cette affaire d’alcool devient sérieuse parce que si on ne reçoit pas un accidenté alcoolique, on reçoit un soulard  agonissant. Les gens  pense que l’alcool est un aliment », déplore le docteur Jean Claude, psychiatre à l’hôpital régional de Nzérékoré.

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L’abus de l’alcool peut amener à la mort. Ce matin, Alphonse attend la dépouille de son frère dont le décès est dû à l’excès de l’alcool.

« Le petit nous a fatigués. Tous les conseils  lui ont été donnés mais il continuait toujours à boire. Surtout, c’est les liqueurs qu’il consommait. (C’est Dieu qui a voulu et mes condoléances…) non, Dieu n’a pas voulu cette mort. Les gens prennent l’alcool comme un mangé »

Les boissons les plus  consommées sont  vendus en petits sachets de 80  millilitres. Des produits qui ne répondent à aucune norme de consommation. Pourtant, l’alcool tue chaque année 3,3 millions de personnes dans le monde, soit plus que le sida, et la tuberculose.  Plus de 200 maladies sont liées à la consommation d’alcool, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé.

Alexis Kolié, Nzérékoré, pour lecourrierdeconakry.com

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