La fermeture de certains médias en Guinée a suscité de vives critiques de la part de la classe politique du pays. Lors des assemblées générales qui se sont tenues le samedi 25 mai, les politiciens ont fermement condamné cette mesure prise par les autorités et ont appelé à une réouverture rapide de ces médias.
A la la pace du ministre de l’Information et de la Communication, le parti d’El Hadj Cellou Dalein Diallo, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, qui, par la voix de son premier vice-président, Dr Fodé Oussou Fofana, aurait souhaité rencontrer le Général Mamadi Doumbouya pour lui exprimer directement leur position.
“On ne fait pas ça Monsieur le président! Ce n’est pas bon pour l’image de la Guinée! Ce n’est pas bien pour notre pouvoir! Ce n’est pas bien pour la gouvernance! Vous ne devez pas faire ça. Si les journalistes sont en faute, appelez-les et confrontez les, mettez les devant leurs responsabilités.”
Choqué, Dr Fodé Oussou Fofana exprime son indignation. “Je suis choqué! Je suis inquièt! Je ne comprends pas! J’ai pitié de la presse guinéenne! J’ai pitié des journalistes guinéens! J’ai pitié de leur famille! C’est difficile d’être au chômage!
Je voudrais ici et maintenant au nom du président Cellou Dalein Diallo, au nom de la direction nationale du parti, apporter notre soutien total à la presse Guinéenne. À Lamine Guirassy Espace, à Aboubacar Diallo de FIM et à Kalil Oularé de Djoma.”
La décision oppressive de la junte militaire ne laisse pas le parti de Sidya Touré indifférent. La crise que subisse la presse guinéenne et les journalistes a été au cœur des discussions lors de l’assemblée générale ordinaire du parti ce samedi 25 mai 2024. Ce nouveau comportement du CNRD n’étonne guère Boubacar Sadio Baldé, l’un des vice-présidents de l’Union des Forces Républicaines.
“Le CNRD montre son vrai visage en retirant les agréments aux médias. Personne ne s’attendait à cela depuis le 5 septembre. Ce jour-là, ils ont parlé de la liberté comme élément clé de la vie politique de la Guinée. Ils ont dit ce que les guinéens attendaient d’eux. Mais aujourd’hui, c’est le contraire.”
Bien que Lansana Kouyaté, président du PEDN (Parti de l’Espoir pour le Développement National), ait reconnu des défaillances chez certains médias, il estime que les autorités guinéennes ne devraient pas prendre de mesures aussi drastiques contre la presse du pays. Il appelle au rétablissement de ces médias.
“Ce qui peut créer des problèmes doit être examiné. On ne devrait pas se permettre de divulguer des informations non vérifiées. Le tort de ce pays est parfois de parler avant de vérifier. Vérifier à tort est un tort en soi. L’État ne devrait ni fermer ni retirer les licences de ces médias. Je soutiens la presse dans l’exercice de ses droits, mais je ne sais pas si ces droits ont été exagérément utilisés. Je souhaite que l’État fasse preuve de raison en respectant le devoir d’information sans aller jusqu’à retirer les agréments accordés à la presse.”
Le parti de l’ex-président Alpha Condé, le RPG arc-en-ciel, a également manifesté sa solidarité envers la presse guinéenne. Marc Yombouno, ancien ministre du commerce sous la présidence d’Alpha Condé, a exprimé son soutien aux jeunes journalistes qui, travaillant auparavant pour des entreprises médiatiques, se retrouvent désormais sans emploi.
“Que vont-ils devenir ? Est-ce qu’on peut rester statique ? Ne voyons pas que des journalistes! Pensons à leurs familles derrière ! Comment vont-ils payer le loyer, les frais de scolarité de leurs enfants ? Le RPG arc-en-ciel trouvera des moyens pour accompagner les médias. Les portes du parti sont grandement ouvertes.”
Il est important de noter que le 22 mai dernier, les autorités en place ont décidé de retirer les agréments de certains médias. Cette décision a été prise alors que les organisations de presse se réunissaient à la maison de la presse de Guinée pour signer une convention concernant la création de l’organe d’autorégulation de la presse.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com