Chaque année, l’ong Reporter Sans Frontière publie un rapport sur la liberté de la presse dans le monde. En 101 en 2017, la Guinée se classée 104ème selon le rapport rsf 2018. Ce rapport est apprécié selon les lunettes de chaque observateur.
Ce rapport est l’image exacte de la Guinée sur le non-respect de la liberté de la presse selon Talibé Barry, directeur du groupe de presse City Média.
« Quand vous passez en revue tous les évènements graves et douloureux pour la plupart que nous avons connu en 2017, c’est un classement qui ne me surprend guère. Durant l’année 2017, on sait que les journalistes ont été arrêtés, bastonnés, frappés, d’autres fracturés, leur matériel de travail confisqué, détruit de façon spectaculaire. Quand on sait que le président de la République a passé toute l’année 2017 à menacer de fermer les radios, et quand on sait que par la suite on est passé à l’action en fermant des radios parce qu’elles ont donné la parole à un responsable syndicale, ou sous prétexte que ces radios doivent des arriérées de redevance ».
Pour Talibé Barry, Les déclaration du président de la République lors des assises de la Presse Francophone à Conakry devant plus de 400 personnes, ont également joué dans la balance.
« Il nous a traité de tous les noms d’oiseaux et jurer par tous les fins de fermer des radios »
La Guinée aurait pu décaler jusqu’à la 110ème ou 111ème place au regard de violence à l’encontre des journalistes selon Azoka Bah, de lynx fm. La violence subie par les journalistes ne vient pas que du pouvoir. Les partis politiques aussi sont indexés car les journalistes sont parfois pris à parti dans les QG de partis politiques.
Chez les journalistes, ce classement n’est pas une grande surprise. C’est le cas d’Asmaou Barry, présidente de l’Association des Professionnelles de la Communication (APAC). : «Je ne suis pas surpris de ce classement contrairement aux autorités guinéennes. Nous avons été témoins de ce que les médias ont vécu en 2017, spécifiquement le dernier trimestre de 2017.» confie-t-elle.
Selon Asmaou pense, les violences directes ne sont pas les seules. Il y a beaucoup d’incident isolé qui se passe entre les journalistes et leurs sources d’information.
« Il n’est pas rare qu’un journaliste arrive dans un service en quête d’information, et qu’il soit renvoyé des lieux comme un mal propre. Tout cela, parce que loi sur le droit d’accès à l‘information publique qui a été voté et adopté au même moment que la loi sur la liberté de la presse et sur la HAC, a tout simplement disparue. C’est vrai qu’il n’y a pas de journaliste en prison, mais il y a beaucoup de journaliste qui sont poursuivis».
Sur le sujet, la position de la Haute Autorité de la Communication est claire. Dans une déclaration publiée au lendemain de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, la présidente de la HAC a déclaré qu’elle n’est pas d’accord avec le dernier rapport rsf sur la Guinée.
« En tant que régulateur, connaissant bien le comportement des médias, je ne suis pas d’accord avec le contenu de ce rapport parce qu’à mon avis, en Guinée, la presse est beaucoup libre. Il faut voir ce qui se passe dans la sous-région. D’abord, on a un avantage, qui est la dépénalisation des délits de presse, ensuite quand on écoute les médias ici, notamment privés, dans les émissions interactives, on se rend compte que le ton est beaucoup libre en Guinée par rapport à plusieurs pays. Que ça soit en presse écrite, en ligne, la radio ou la télé, les gens se permettent de beaucoup de chose, et la plupart des journalistes ne respecte pas l’éthique et la déontologie », nous a-t-on confié.
Nantènin Traoré