Cet adage africain, prouve à suffisance que lorsqu’on fait bien, on n’a pas besoin de se faire aimer. Les termes sont variés pour désigner la délocalisation du conseil des ministres à l’intérieur du pays. La presse officielle parle d’immersion, les autres parlent de villégiature, de tourisme politique et même de campagne masquée. Mohamed Béavogui et son gouvernement se sont lancés dans une opération de charme en faveur du CNRD qui, comme il a été toujours dit, possède un agenda caché et une ambition inavouée. C’est bien à une campagne de séduction qu’on assiste avec des pavoisements des photos du chef de la junte, serties de messages qui encensent le CNRD.
Les médias d’Etat ne présenteront jamais le côté laid de cette villégiature souvent défavorable au gouvernement. En réalité, les populations se demandent réellement le sens de cette délocalisation. Elles peinent sous le poids de la pauvreté et de la cherté de vie, elles comprennent mal cette procession de grosses cylindrées envahir les hôtels et les lieux de loisirs. Le carburant, les frais d’hôtel et de restauration, ce folklore vestimentaire pour arborer les spécialités de la localité sont des dépenses considérables inutiles. Cette délocalisation n’aura en rien un impact positif sur le quotidien des populations qui, d’ailleurs ne l’ont accordé aucun crédit.
La visite du chef de l’Etat à Kindia est passée inaperçue. Elle a été clandestine car, les 90% des populations n’en savaient rien. Face à la précarité qui les étreint, elles ont vaqué à leurs occupations quotidiennes que de s’enthousiasmer d’un homme qui est à l’origine de leur calvaire. Que les présentateurs télévisés évitent les commentaires mensongers autour de cette visite du chef de la junte. Dire qu’il a été accueilli chaleureusement par les populations de Kindia est un gros mensonge. D’ailleurs celles-ci ont été plutôt exaspérées par cet excessif et imposant dispositif sécuritaire qui a bouleversé le sens de la circulation.
Comme on pouvait le lire sur leurs affiches, le slogan : « L’espoir renait avec le CNRD », on comprend mal alors que le colonel Mamadi Doumbouya, vienne à Kindia avec un véritable cortège de chef de guerre.
Que Dieu sauve la Guinée !

MAM CAMPBELL
JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE
CONSULTANT EN COMMUNICATION