Les zones minières constituent des pôles d’attraction pour les populations actives en quête d’emploi et pour les des citoyens en quête de survie.

Dans ces zones, il s’est développé un système d’union libre défini dans le temps. ‘’Le foudou koudounin’’ tiré du malinké, qui veut dire mariage de courte durée.

Karinka Camara, orpailleur à Kintingnya parle du profil des femmes adeptes de ce type d’union.

«  Ce sont généralement des femmes en détresse qui ont des charges familiales à supporter mais elles n’ont les moyens de subvenir au besoin de la famille.  Souvent quand elles apprennent que les mines donnent quelque part, elles sont obligés de partir la bas pour se procurer une fortune afin de faire face à leur charge familiale. Il y en a qui disent que leur mari est décédé en les laissant avec trois à quatre enfants. Elles ont assez d’argument pour se transporter dans les mines, une fois dans les mines, elles n’ont personne pour les aider à obtenir de l’or et elles sont obligées de se coller à un travailleur avec lequel elles peuvent obtenir quelque chose. Si ce dernier n’est pas consciencieux, il peut faire d’elle sa femme »

Un style de vie qui n’est pas forcément le premier choix de celles qui s’installent dans les mines. L’idée de base selon notre interlocuteur est de trouver un moyen de subsistance. Mais généralement les femmes se retrouvent dans un engrenage facile d’accès mais difficile d’en sortir.

Sélectionné pour vous :  Aminatou Daouda Hainikoye, une leader confirmée

  » C’est ce que je vous explique, souvent  cela ne dépend pas volontairement des femmes, elles ont une charge dont elles ne peuvent pas supporter. Elles n’ont pas d’aide. Donc elles vont sur le chantier et  se collent aux hommes qui font d’elles leur femme. Il y en par contrat et d’autres qui restent pour toujours »

Ces contrats d’union ne sont sanctionnés par aucun document juridique et expose les femmes à une forme d’exploitation.

Certaines femmes ont pu sortir du cercle vicieux du mariage circonstanciel. B.S, une commerçante d’or témoigne

 « Avant les femmes abandonnaient leur mari, pour aller s’installer dans les mines d’or. Arrivé, elles sont obligées de suivre les Kaladjantigui, sinon tu ne gagnes pas l’or. Et quand tu suis un ‘’Kalandjantigui’’ (chercheur d’or)  vous êtes obligés de faire des mariages courts de 3 à 4 mois après vous vous séparez. Mais aujourd’hui la prise de conscience est la et avec la formation, au lieu d’aller dans les mines, on préfère faire recours aux activités génératrices de revenue » t- a expliqué.

Aujourd’hui, les repenties disent avoir laissé l’or jaune aux hommes pour s’investir dans l’or blanc que constitue le beurre de Karité.

Nantenin Traoré

LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook