Au regard des évènements récents au sein de notre actualité, nous, collectif de femmes Guinéennes rassemblées sous l’organisation du GRIF (Groupe de Réflexion et d’Influence des Femmes), observons d’un regard apolitique et non partisan, la confirmation d’une tendance qui nous interpelle et nous inquiète depuis quelques mois.

En effet, un traitement différencié, teinté de biais conscients ou inconscients semble être appliqué aux femmes dirigeantes dans les hautes sphères de décision, comparativement à leurs pairs hommes, principalement dans la gestion des litiges qui interviennent au sein de leurs départements, ressemblant ainsi à du deux poids, deux mesures.

Nous remarquons que les femmes dirigeantes, déjà nettement sous-représentées dans ces hautes sphères de décisions, sont plus rapidement sanctionnées que les hommes lorsqu’il s’agit de transgressions dans les espaces de l’information publique. De plus, l’opinion publique semble être incitée, et peut-être poussée à porter des critiques plus acerbes sur les affaires qui impliquent ces profils de dirigeantes, tandis qu’elle passe vite sous silence ou classe souvent sans suite, les affaires plus ou moins dans le même registre où des dirigeants hommes sont impliqués.

Les réseaux sociaux, en grande partie dominés par la gente masculine avec tous les écarts, les clichés et les stéréotypes que nous connaissons tous vis a vis des femmes en général, sont de plus en plus utilisés pour critiquer, juger, fragiliser celles-ci, et réclamer sans aucune autre forme de nuances, la démission, ou le limogeage. Les cas sont assez fréquents dans notre passé récent et créent le sentiment d’un préjugé tendant à exiger la punition de la femme, préjugé encouragé par une vindicte populaire, plus du côté des femmes comparativement aux hommes occupant les mêmes postes de responsabilité.

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De ce fait, nous observons une tendance à faire des femmes dirigeantes des boucs émissaires devant porter, de façon discriminatoire et inéquitable, tous les maux que nous retrouvons au sein de nos organisations et administrations.

Nous sommes dans un contexte où l’inclusion et l’égalité de chances et de traitement sont de plus en plus requises et exigées comme socles de la bonne gouvernance et de développement de nos nations, et où les discours politiques s’alignent sur ces exigences. En outre, nous nous référons à la dynamique de la Transition en cours en République de Guinée, Transition qui prône le changement pour toutes et pour tous, en particulier pour les femmes et les populations marginalisées.

En conséquence, nous interpellons les plus hautes autorités du pays (Gouvernement, CNRD, Acteurs et Actrices au service de cette dynamique) ainsi que l’opinion publique nationale :

  • À réserver et à appliquer un traitement juste, impartial et égalitaire dans l’appréciation des situations impliquant les femmes et les hommes dans la haute sphère de décision,
  • À obtenir et à apprécier des informations précises et factuelles qui répondent aux normes et standards de déontologie et d’éthique professionnelle appliquée à toutes et tous, femmes et hommes, au sein des départements et des autres organisations,
  • A partager et à disséminer les faits vérifiés auprès du public dans la rigueur du droit à l’information et du devoir de transparence,

Nous sommes convaincues que l’émergence de la Guinée passera par le service rendu par le leadership des hommes et les femmes qui œuvrent au quotidien et de façon égale pour un changement de paradigme et pour que cette Guinée prospère et ce, qu’ils ou elles soient au sommet ou au bas de l’échelle.

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Vive la Guinée, Vive la Justice et Vive l’Équité, pour que Vivent la Paix et la Quiétude sociale.

Cc :

Primature de la République

Présidence de la République

Conseil National de la Transition

Haute Autorité de la Communication (HAC)

Associations de Presse

Organisation de défense et de protection des droits des femmes

Signataires

1) Mabinty Soumah, Juriste 

2) Zénab Nabe, Experte-Comptable

3) Fatou Souaré Hann, Experte genre et Droits humains

4) Mariam Tendou Kamara, Experte en stratégies en influences et inclusion 

5) Yolande Camara Condé, Experte en systèmes HSE et agriculture bio

6) Aissata Billy Sow, Experte et chercheuse en Genre et Environnement

7) Moussa Yéro Bah, journaliste et militante droits des femmes

8) Nènè Houdia Balde, Experte en Enseignement et formation technique

9) Aminata Pilimini Diallo, Journaliste et militante en droits des femmes 

10) Adja Gnalen Kaba, Entrepreneure et militante Droits des femmes

11) Fatoumata chérif, experte en genre et environnement et militante

12) Maïmouna Bah (Bayanga), Entrepreneure agricole

13) Kadiatou Konaté, Activiste Violences Faites aux femmes & Filles

14) Asmaou Bah Doukoure, Syndicaliste et défenseure des droits des travailleurs -lleuses.

15) Mariama Ciré Traoré, Juriste fiscaliste

16) Fatoumata Diaraye BAH, Militante des Droits Humains, Spécialiste des questions du genre

17) Aminatou Aline Barry Camara, Ancienne ministre et Vice-mairesse de Daralabé.

18) Hawa Diallo, Comptable, Activiste des droits des femmes

19) Mariama Kaba, Entrepreneure

20) Aminata Djoran Kourouma, Entrepreneure et spécialiste en ressources humaines

21) Diaraye Cissé Doumbouya, Juriste & experte en assurance qualité dans l’enseignement technique, la formation professionnelle et la recherche scientifique 

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