Aujourd’hui, la résistance quitte les campagnes pour s’installer en ville. Les exciseuses traditionnelles ont passé la main aux professionnelles de santé. Selon l’enquête démographique de santé réalisée en 2012, en Guinée  31% de cas d’excision sont pratiquées  par un professionnel de santé dont la majorité est constitué de sagefemme.

« Toutes les 10 secondes quelque part dans le monde, une petite fille est victime d’une mutilation génitale. Trois millions de filles sont excisés chaque année. Il est aujourd’hui  regrettable de constater qu’en Guinée  comme dans de nombreux pays, la tendance à la médicalisation des mutilations génitales féminines et l’excision est devenue une grave menace à leur abandon »  affirme Séraphine Wakana, coordinatrice du système des nations unis en Guinée.

Pour lutter contre le phénomène, la ministre de l’action sociale Mme Sanaba Kaba a initié la semaine nationale de lutte contre les mutilations génitales féminines.

La campagne de l’année 2016 lancé le 03 août est placé sous le thème « Vacances sans excision » car les vacances scolaires constituent une période à risque. La plupart des filles scolarisées sont en vacances et les familles profitent pour les faire exciser.

« La question de violence particulièrement  celle des mutilations génitales féminines est un problème de développement au regard de l’ampleur que ce phénomène a atteint dans notre pays.  Le taux de prévalence en Guinée est l’un des plus élevé au monde. Les statistiques disponibles à partir de l’enquête démographique de la santé de 2012 rapportent une prévalence de 96,9% chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans.  Et pour la tranche d’âge de zéro à 15 ans elle est de 97 % » a déclaré Mme  Sanaba Kaba, Ministre de l’action sociale, de la promotion féminine et de la protection de l’enfance.

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Pour Dr Morisandan Kouyaté, secrétaire exécutif du comité inter africain de lutte contre les mutilations génitales féminines, ce phénomène n’est autre chose que la volonté humaine qui souhaite rectifier une belle créature de Dieu.

Les acteurs qui ont pris part à cette journée de lancement ont relevé les conséquences de ces actes et la responsabilité des différents acteurs  pour éradiquer le phénomène.

Le premier ministre Mamadi Youla  présent à cette cérémonie de lancement «  vacances sans excision » a insisté dans son message sur la nécessité de créer un cadre favorable à l’abandon de l’excision  qui constitue une des pire forme de violence à l’égard des droits de la femme.

« Il est évident que l’éradication d’un tel phénomène, passe témérairement par la coordination des efforts de l’ensemble des acteurs surtout quand on sait que ces pratiques très anciennes sont sous tendue par des facteurs, par des  traditions qui n’ont aucun fondement réels » a déclaré Mamadi Youla.

Le premier Ministre a lancé un appel à toutes les composantes sociales de la nation y compris les parents des enfants, pour se  sentir concerné par cette campagne en vue d’une transformation positive d’une norme sociale séculaire qui n’a plus sa raison d’être.

En Guinée, des exciseuses traditionnelles ont déjà été condamnées à des peines de prison. Il est sans doute temps de prendre au sérieux le cas des professionnelles de santé  vont à l’encontre des principes éthiques de la médecine et de la loi.

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Monique Curtis

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