En dépit de toutes les sensibilisations menées par les organisations non gouvernementales et les démembrements du ministère de la santé et de celui de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance,  les mutilations génitales féminines (MGF) continuent à se faire de belle manière dans la capitale du Foutah Djallon.

Cette pratique vieille pratique est suivie par les communautés comme une religion car pour eux, l’excision est un passage obligé dans la vie de chaque adolescente.

Face aux multiples répressions auxquelles font face ceux qui violent la loi interdisant l’excision en ce 21éme siècle, les pratiquants ont fini par changer de méthode. Contrairement aux décennies précédentes où on organisait de très grands événements pour célébrer la clôture de l’opération, de nos jours l’excision se fait d’une manière très discrète.

 « Si avant ont faisait l’excision de façon groupée, actuellement on le fait entre famille dans une discrétion totale pour éviter d’attirer l’attention des autorités. Souvent le prétexte d’anniversaire est mis en avant pour la cérémonie de clôture.

Les vacances sont très souvent mis à profit pour procéder à l’opération selon Binta Diakhaby : «  En pleine année scolaire, c’est quasiment impossible de le faire de nos jours. On attend les vacances pour le faire tranquillement. Parfois même nos maris ne sont pas associé à la chose » affirme-t-elle.

Interpellé, Madame Maladho Barry, la cinquantaine estime que le problème est ailleurs: « Vous ne pourrez jamais évaluer jusqu’à quel niveau ça serait la honte pour une fille si ses amis se rendaient compte qu’elle n’est pas passé par cette voie. Je ne sais pas ailleurs, mais ici à Labé nous on fait tout pour que nos familles ne se retrouvent pas dans cette position » renchérit-elle.

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Sur la question, Thierno Alpha Baldé notable de la préfecture de Tougué est catégorique. « Vous savez, bannir l’excision serait un peu comme bannir la cérémonie religieuse d’un mariage en autorisant juste la cérémonie civile et c’est inacceptable. L’excision, est une coutume traditionnelle » soutient-il.

Ainsi, du centre urbain au village le plus reculé, on se rend compte que nos concitoyens insiste sur la pratique pourtant néfaste pour la santé des femmes.

Les dernières statistiques fournies par la direction régionale de la santé de Labé ne prouvent pas le contraire. « Selon les dernières enquêtes réalisées en 2012 la totalité des femmes de la région de Labé sont excisées. C’est-à-dire 100℅ des filles et femmes sont victimes de cette pratique contre 87℅ dans la région de N ‘zérékoré. C’est vraiment dommage parce qu’on en parle au quotidien mais les gens le font toujours en cachette » déplorer docteur El Hadj Mamadou Oudy Bah, le directeur régional de la santé ( DR) à Labé.

Selon le premier responsable de la santé à Labé, la complicité  de certains de ses agents de santé complique la lutte. « Parfois, ce sont les agents de santé même qui font l’excision. Soi-disant qu’ils font semblant, qu’ ils vont juste enlever une petite partie, qu’il n’y aura pas de saignement ; pour dire qu’ils veulent médicaliser la pratique alors que dans les principes, les normes et les procédures de la médecine on n’a jamais dit à quelqu’un d’exciser de quelque nature que ça soit » rappelle Docteur El Hadj Mamadou Oudy Bah.

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En dehors des procédures de répression et de communication, les départements en charge de la lutte contre l’excision en République de Guinée devraient faire l’état des lieux et tenter de changer de stratégie.

Bah Djenabou Labé, correspondante  à Labé

 

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