Dans un entretien accordé à la rédaction locale de votre quotidien électronique lecourrierdeconakry.com basée à Labé, Mory Diakité, le secrétaire général du syndicat taxi-moto USTG, s’est exprimé de long en large sur l’évolution des activités de son service qui est très souvent confronté à d’énormes difficultés dans la cité de Labé. On vous propose l’essentiel de l’entrevue.

Lecourrierdeconakry : Récemment, vos locaux ont été saccagés lors d’une manifestation des motos-taxis. De nos jours comment se présentent vos bureaux ?

Mory : Pour ce qui est du bâtiment on a fait un peu de colmatage pour éviter une forte dégradation, car la pluie y pénétrait. Mais franchement parlant il n’y a pas eu de réparation proprement dite. C’est juste un colmatage pour que le bureau puisse tourner. Dieu merci, trois jours avant l’arrivée des premières pluies on a repris les activités.

Ces incidents malheureux étaient liés au prix du gilet que les conducteurs de taxis-motos jugeaient exorbitant. Finalement le prix a été revu à la baisse ou il a été maintenu ?

Le cas des gilets se passe très bien. Le prix qui a été fixé à Labé, vous pouvez mener votre petite enquête, c’est un prix abordable. 30 000 GNF le gilet, c’est le meilleur prix du pays. En plus, ce gilet doit être payé par le propriétaire de la moto alors que dans d’autres préfectures, c’est le contraire. Si vous vérifiez dans les 5 communes de Conakry, un seul gilet est vendu à plus de 150 000 GNF. Et si c’est en location, ils peuvent le donner aussi jusqu’à 150 000 GNF pour le mois dans la capitale alors que chez nous à Labé il n’y a pas de location, c’est juste les prestations.

Alors comment avez-vous pu convaincre ces jeunes qui étaient surexcités?

Vous savez dans toute chose il y a des difficultés. Les taxis-motards qui s’étaient rebellés, c’étaient en majorité des récalcitrants qui ne voulaient pas payer les gilets. Donc, on a d’abord utilisé les médias pour leur expliquer que ce prix est abordable. Dès qu’il y a eu dégât, les 50 % des taxis-motards ont pris conscience et ont acheté les gilets. En plus, la population de Labé a joué un grand rôle dans la réussite de l’opération parce que dès après le dégât, les gens se sont levés pour dire que 30 000 GNF ce n’est pas  un  prix cher, car même si c’est 1 000 GNF qu’ils déposent par jour ils auront le gilet à la fin du mois. Ensuite, cette même population a commencé à rejeter les taxis-motards qui ne portent pas de gilets. Donc, tous ceux-ci a obligé les taxis-motards à payer le gilet à 30 000 GNF.

Depuis la mise en circulation de ces gilets, avez un retour sur leur portée? Est-ce que le but visé est atteint ?

Vous savez, dans toute chose il y a certes des difficultés. On ne peut pas dire que ces gilets sont bons à 100%. Certains gilets commencent à changer de couleur, le brillant qui est sur les gilets n’est pas véritablement authentique, mais on l’a déjà signalé auprès du fournisseur. De l’autre côté, actuellement c’est très facile de repérer les taxis-motards dans la ville. Il y a plein de taxis-motards qui viennent vers nous pour dire que le projet porte fruit. Récemment une dame a pris un taxi-motard, ils sont partis un peu et la dame est descendue sous prétexte que le jeune ne portait pas de gilet. Donc la portée est immense car ceux qui ont les gilets gagnent réellement. Et avec ces gilets, les taxis-motards se contrôlent entre eux dans les différentes gares, comme ça aucun intrus ne peut s’immiscer dans le groupe. Ces gilets ont vraiment changé l’image de la corporation à Labé.

Quel autre projet avez-vous pour accompagner les taxis-motards de Labé?

On veut que tous les taxis-motards de Labé suivent des formations sur le Code de la route ; et on va lancer une campagne de sensibilisation sur le port du casque. Ensuite, à travers la même sensibilisation le syndicat invitera les taxis-motards à éviter les dégâts dans la circulation.

Quel message  avez-vous à l’endroit aux citoyens de Labé et aux taxi-motards ?

Nous demandons à tous ceux qui achètent des motos d’occasion pour les utiliser comme taxi de passer par le syndicat car il y a assez de problème à ce niveau. Tu revends ta moto, l’acheteur vient avec la carte grise pour bénéficier de la plaque taxi et le gilet ; après vérification on trouve que c’est une carte grise enregistrée sur un autre nom. Par ailleurs, d’autres revendent la moto à part et revendent la plaque taxi également à part. Donc si le syndicat ne prête pas attention, c’est des doublons.

Propos recueillis par Bah Djenabou depuis Labé pour lecourrierdeconakry.com