Hier, samedi 16 juillet, Djanii Alfa a fait danser les vieux démons – les dieux parisiens du Bataclan et même les sourds-muets. Le rappeur guinéen a cloué le bec de « ses détracteurs ». Le « Chef rebelle » écrit en lettres d’or l’histoire et vient défier les spectacles les plus bourrés ces dernières années au Bataclan à Paris.

Djanii Alfa passe haut la main sans problème ! C’est une victoire pour la musique urbaine guinéenne qui a désormais toutes les baguettes en main pour développer son volet export.

SITANEWS© est témoin oculaire de ce magnifique concert historique. L’événement a pu sortir toute la jeunesse de la diaspora guinéenne de France de sa planque. Enfin, ce concert du Bataclan se réalise après 4 ans de discussion pour l’obtention un accord de principe entre G4life Music et son partenaire international Créa-Concerts.

Plus de monde au dehors qu’à l’intérieur du Bataclan
Malgré le sol out annoncé en pompe, néanmoins, nombreux sont ce qui se sont rendus sur le Boulevard Voltaire sans leurs billets d’entrée. Cela, dans l’espoir d’accéder à la salle du Bataclan. Bien que le dispositif sécuritaire était déployé sur les lieux, quelques personnes avaient tenté d’appliquer le forcing à la porte. Elles ont essayé de défier les agents de sécurité sur leur qui-vive. Les organisateurs étaient dans l’obligation de fermer hermétiquement la porte principale du Bataclan.
L’euphorie dans la salle, c’est fou !
En guise de préambule, le public a eu droit à la prestation d’une belle brochette d’artistes. Une mise en bouche pour tester l’effervescence. Dès 7 heures du soir, le mercure avait déjà atteint son paroxysme. C’était une bouffée de chaleur. Même le système de climatisation du Bataclan n’a pas pu asperger la touffeur du public. Vous n’avez encore rien vu, puisque « le Chef rebelle » va devoir monter sur scène sous peu.
Il était 9 heures du soir, quand les choristes et les musiciens de Djanii Alfa s’installaient et testaient les voix et les instrus. Deux (2) minutes après, le public aperçoit son idole escalader la scène dans un déluge de fumigènes, casquette sur la tête, micro entre les mains. Telle une sortie princière, Djanii a eu droit à une forte dévotion. L’applaudimètre était à la taille de la vedette. Et c’était parti ! Tout de suite, les premiers frissons parcourent la salle à coup sûr. Le Rappeur déroule son répertoire et revisite toute sa gibecière. C’est-à-dire, de l’album « G4life… » à celui « Chef Rebel…» en passant par « Sicario Schizophrénie », « Rêve d’Afrik » et « Les 7 Jours à Bagdad ».
« Amkoulel », fait chanter Bataclan
Amkoulel était l’une des chansons les plus attendues par le public. C’est un extrait de l’album « Chef Rebel – Becausse We Need Peace » inspiré du célèbre roman Amkoulel, l’enfant Peul d’Amadou Hampâté BAH. Quand Djanii l’avait interprété samedi soir, tout le Bataclan était conquis.
« La solution se trouve dans l’unité »
Le concert de Djanii Alfa le 16 juillet au Bataclan n’était pas que musique. L’événement était aussi riche en enseignements. En sa qualité de leader d’opinion, artiste, activiste et prodémocratie, Djanii Alfa avait profité de l’osmose pour ouvrir une brèche menant à la conscientisation de ses compatriotes guinéens.
« Il n’y a ni soussous, ni malinkés, ni peuls, ni forestiers… nous sommes juste guinéens. Refusons la division, l’ethnocentrisme, prônons la paix. La solution se trouve dans l’unité… ». Sensibilise le rappeur arrêté, emprisonné et jugé à Conakry à 10 jours de son concert du Bataclan.
« Je ne me sens pas à Paris, mais plutôt à Conakry » a dit Juliette 
Ils étaient nombreux à venir prêter main-forte à leur ami et frère Djanii Alfa samedi au Bataclan. Parmi lesquels on peut citer Halimatou Dalein Diallo (l’épouse du N°1 de l’opposition politique guinéenne, Cellou Dalein Diallo), le Patron du groupe Hadafo Média, Lamine Guirassy et la sulfureuse animatrice de l’émission « LEGNDES URBAINES », Juliette FIEVET.
La jeunesse guinéenne d’Europe a passé une merveilleuse soirée samedi, en compagnie de son idole Djanii Alfa. Ce concert se traduit comme une véritable ouverture et une belle opportunité pour la musique urbaine guinéenne. Le ton est donné. Elle pourrait désormais discuter de son avenir avec des industries sérieuses de la filière musique.
Le reggae man guinéen, Takana ZION est aussi attendu ce 27 juillet au Cabaret Sauvage dans le cadre de Paname Reggae Festival. Le rasta de Soumbouya vous attend !
SitaNEWS©, PARIS