Plusieurs enseignants de N’Zérékoré ont été surpris mercredi de constater que leur salaire du mois de septembre n’a pas été viré.

Ces  enseignants ont pris d’assaut mercredi, 26 septembre 2018 l’esplanade de la préfecture de N’Zérékoré pour demander des explications sur le non virement de leur salaire a constaté sur place Lecourriedeconakry.com.

«  Ce matin, nous avons été à la BICIGUI pour prendre notre salaire. Quand j’ai demandé, ils m’ont dit que mon salaire n’est pas venu. Je veux savoir pourquoi, qu’est-ce que j’ai fait pour ne pas être payé? »  S’interroge un enseignant rencontré surplace.

« Habituellement, à partir du 25 ou26 du mois, quand on vient pour la consultation, on trouve que le virement est fait. Mais à ma grande surprise aujourd’hui, je suis venu on m’a dit que mon salaire n’est pas venu. Pourtant depuis que le recensement a commencé, on ne m’a jamais dit que j’étais fictif. Je suis à ma dix-huitième année de service »  se désole Fassou, lui aussi, enseignant.

« On n’est pas bien payé, on venait de faire deux fois sans percevoir notre salaire. Ce matin, on vient introduire nos cartes et ils nous disent que notre salaire n’est pas venu parce que nous sommes des fictifs.  Alors qu’on a été plusieurs fois récencé » a ajouté une dame.

Ce jeudi, les banques sont restées envahies par ces fonctionnaires en colère. Pour l’heure, ils ne savent rien de leur situation.

Interrogé sur le sujet par la rédaction locale du courrierdeconakry.com,  le directeur préfectoral des ressources humaines n’a pas voulu commenté le sujet prétextant qu’il n’a pas eu l’autorisation du préfet.

Mais de son côté, le préfet Sory Sanoh a tenté d’apporter quelque éléments de réponse.

«  Je n’ai pas d’abord eu d’explication de la part de Conakry. Mais ce que je peux dire, c’est qu’il y a quelques enseignants qui sont payés par l’État mais qui font d’autres activités ailleurs au lieu d’enseigner. Et à la fin du mois, ils prennent deux salaires. C’est pourquoi le président a dit de passer dans les écoles et recenser les enseignants qui donnent normalement les cours dans les classes. Quand les recenseurs sont passés, il y a eu beaucoup de d’absence constaté. Peut-être ces gens-là peuvent être dans ce lot. Je ne sais pas réellement mais je leur demande de se calmer. Il pourra avoir forcément une solution » a indiqué le préfet.

En attendant qu’une solution ne soit trouvée à cette affaire, ce sont des dizaines d’enseignants qui continuent de vivre dans la galère.

Au cours d’une conférence de presse animé par le Ministre de l’Education Nationale Mory Sangaré a affirmé que  cette décision faite suite à une enquête de terrain a décelé des enseignants ficitifs.

Dans l’ensemble, plus de 11 mille enseignants sont concernés par la situation.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré