Le Centre d’Appui à l’Autopromotion Féminine (C.A.AF) de N’Zérékoré est confronté de nos jours à d’énormes difficultés notamment le manque d’équipement et la vétusté des bâtiments. Les responsables de ce centre sollicitent l’appui du gouvernement et des partenaires pour l’amélioration de leur condition de travail.

Situé près  du commissariat urbain, le CAAF de N’Zérékoré est un centre qui forme des jeunes filles à plusieurs métiers. Aujourd’hui, il compte plusieurs centaines de filles reparties entre neuf sections. Des filles qui sont pour la plupart des orphelines notamment de l’épidémie d’Ebola ou issues des familles démunies.  Au niveau de  toutes ces sections, les difficultés sont presque les mêmes, le manque d’équipement et de soutien financier.

« Nous  formons  des filles ici dans plusieurs domaines. Il y a la teinture, la couture (homme et femme), la coiffure, l’informatique, l’anglais, l’auto-école etc. il y a en tout, neuf sections. Mais notre grande difficulté est le manque d’équipement. Nous ne sommes  pas du tout équipés. Au niveau de ma section par exemple qui est la couture, il n’y a pas assez de machines. Il nous manque aussi de moyens financiers pour acheter des objets qui entrent dans la formation des apprenties. Ici, ce n’est pas comme les ateliers où on ne travaille que lorsque les clients envoient des habits à coudre. Ici c’est un centre, on doit travailler même s’il n’y a pas de client. Pour cela, on doit avoir tout à disposition notamment des fils, des tissus… Donc nous demandons à notre direction nationale, au gouvernement et aux partenaires de nous venir en aide pour améliorer notre condition de travail » a lancé Koïkoï Koïvogui, président des sections et maitre couturier au CAAF de N’Zérékoré.

Même son de cloche pour madame Koumba Christine Leno, maitresse du salon de coiffure dudit centre. Elle, elle encadre une centaine de fille.

« Moi j’ai 120 personnes dans mon salon. Mais là où je vous parle, il n’y a qu’une trentaine. Compte tenu de la conjoncture actuelle, certaines sont parties dans les villages pour chercher de quoi manger parce qu’ici moi j’ai trois groupes de filles.  Il y en a qui sont orphelines notamment à cause d’Ebola, d’autres sont issues des familles démunies. Parmi ces groupes là, il y a certaines qui sont mères célibataires. Donc malgré leur situation d’orpheline ou filles de pauvre, elles sont obligées de se prendre en charge elles-mêmes et leurs enfants. En plus il y a des matériels d’apprentissage à acheter. Parfois même je leur viens en aide mais ça ne suffit pas parce que je n’ai pas de moyens. Il y a aussi les frais de formation. Parce que nous  nous payons des taxes au service des impôts, donc on est obligé de demander aux enfants de payer quelque chose. J’ai souvent tenté de rencontrer les autorités pour attirer les attention mais en vain. On ne me permet même pas de me voir avec elles» a expliqué Madame Koumba Christine Leno, maîtresse en coiffure au CAAF de N’Zérékoré.

Poursuivant, elle demande au gouvernement et aux partenaires de l’aider pour améliorer les conditions de vie et de travail de ces jeunes filles qui, pour elle, veulent travailler mais les moyens leur manquent.

En marge de ces difficultés, les bâtiments qui abritent ce centre sont aussi dans un état de délabrement très poussé. Il est à noter que  c’est l’unique centre  de formation pour jeune fille qui existe en  région forestière.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré