Ce vendredi 22 novembre 2024, de violents affrontements ont éclaté à N’zérékoré entre les conducteurs de taxi-moto et les forces de l’ordre, paralysant temporairement le grand marché. Les taxi-motards manifestaient pour dénoncer l’insécurité croissante dans leur secteur, aggravée par l’assassinat d’un de leurs collègues la veille sur la route de Gono, dans le quartier Tilépoulié.

Une colère légitime

En réaction à cet assassinat, les conducteurs de taxi-moto sont descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Ils reprochent à certains responsables syndicaux de ne pas avoir pris l’affaire au sérieux.

« Ces derniers jours, nous avons enregistré plusieurs agressions. Chaque jour, il y a un nouveau cas. Hier encore, deux individus ont demandé à un taxi-motard de les conduire vers le village de Gonon. Une fois hors de la ville, ils l’ont tué et volé sa moto. Ce sont des passants qui ont découvert son corps et alerté la communauté. Nous avons transporté le corps à l’hôpital, mais certains syndicats n’ont pas réagi. Nous sommes en colère parce qu’ils sont censés nous protéger. Tant qu’aucune solution n’est trouvée, il n’y aura pas de circulation », a confié un manifestant sous couvert d’anonymat.


Une insécurité grandissante

Selon les conducteurs de taxi-moto, cet assassinat n’est que la pointe de l’iceberg. Plusieurs autres cas similaires ont été signalés récemment. À Bellevue, un conducteur a été grièvement blessé par des assaillants qui ont volé sa moto. À Tilépoulié, un autre motard et sa passagère ont été attaqués à l’arme blanche, et la moto a également été dérobée.

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Malgré la recrudescence de ces agressions, les autorités locales et les syndicats sont accusés de rester passifs, ce qui a poussé les conducteurs à manifester.

Affrontements avec les forces de l’ordre

La manifestation de ce vendredi a été dispersée par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes. Plusieurs conducteurs ont été arrêtés lors d’opération de ratissage dans les quartiers. En outre, des manifestants en colère ont saccagé les sièges de l’Union des Syndicats des Transporteurs de Taxi-Moto (USTT) et de la Confédération Guinéenne des Syndicats Libres (CGSL).

Appel au calme

Le vice-président de l’USTT, Mory Diané, a reconnu la gravité de la situation : « L’insécurité a atteint un niveau inquiétant dans notre secteur ces dernières semaines. Nous avons enregistré au moins cinq cas de vols et d’agressions ce mois-ci. » Il a toutefois appelé les conducteurs de taxi-moto à la retenue et à une collaboration avec les syndicats pour trouver des solutions durables.

Malgré cet appel, les conducteurs de taxi-moto de N’zérékoré continuent d’exiger des mesures concrètes pour assurer leur sécurité dans l’exercice de leur profession.

Mamady 2 Camara, Correspondant à N’zérékoré
Téléphone: 628648423

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