La Guinée, à l’instar des autres pays de la sous-région ouestafricaine, souhaite que les populations disposent de leurs cartes d’identité nationale biométrique.  Au niveau de la région administrative de NZérékoré, les citoyens se précipitent chaque matin pour rallier les différents commissariats pour s’enrôler. Mais les difficultés qu’ils rencontrent lors du processus sont énormes, selon le constat fait la rédaction du courierdeconakry.com.

Foromou Lamah vit à Guekedou. Il est venu à N’Zérékorépour s’offrir la carte d’identité nationale. Il explique les difficultés qu’il rencontre: « Vraiment, nous remercions le gouvernement pour cette belle initiative, mais il faut qu’il décentralise les services, c’est-à-dire installer les kitsd’enregistrement dans chaque préfecture du pays. Moi je quitte jusqu’à Gueckedou pour venir remplir toutes les formalités que j’avais faites depuis le mois de décembre 2022. Aujourd’hui  ils m’ont dit que ce n‘est pas encore venu, et je paie mon transport aller-retour plus les frais de la carte elle-même. Même quand c’est fini aussi, selon mon ami qui a réussi sa carte, on te réclame au commissariat des petits montants comme prix d’eau. A la commune aussi après avoir versé les frais à la banque, tu viens avec le reçu eux aussi demandent 40 mille ou 50 mille GNF. Si tu refuses on te dit carrément que tu vas durer sans avoir ta pièce. »

 Pour Mohamed Kaba, fonctionnaire à la Direction préfectorale de l’Agriculture de NZérékoré, dit ce qui l’a motivité à faire sa carte d’identité nationale biométrique : « Moi je prends cette carte biométrique parce qu’elle me permettra d’être épargné des multiples falsifications qu’on enregistre à longueur de journées à partir de l’ancienne carte de la couleur rouge, tandis que la carte biométrique est beaucoup plus sécurisée. Ça c’est un premier facteur. Deuxième facteur, la taille est  bien étudiée et on peut la tremper dans l’eau sans qu’elle ne se dégrade. Ensuite les données sont aussi conformes que celles de l’extrait d’acte de naissance. »

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Comme les autres, il rencontre des difficultés pour se procurer cette carte d’identité : « Pour les difficultés je dirais oui ça existe, mais pas à la banque où on fait le dépôt pour les reçus. C’est au niveau de la commune et à la police que les gens rencontrent beaucoup d’obstacles liés aux conditions de travail. Ce qui fait que ça dure jusqu’à un à deux mois. Par exemple à la police, eux ils disent qu’ils reçoivent beaucoup de dossiers pour les mêmes causes, alors qu’ils ne sont pas nombreux pour pouvoir satisfaire le besoin des gens, du coup il y en a qui viennent leur proposer des petits montants afin d’accélérer leur travail. L’autre argument, c’est que c’est à Conakry que tous les dossiers saisis sont validés. Donc il y aura forcément de la lenteur. Face donc à ces nombreuses difficultés, je demande au gouvernement de décentraliser complètement ces services pour que les citoyens aient ces pièces dans les conditions les meilleures. »

Joséphine Doré, qui travaille à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de N’Zérékoré, a trainé à la commune pendant deux mois pour obtenir son extrait d’acte de naissance : « J‘ai eu beaucoup de difficultés avant d’avoir ma carte. Premièrement, quand j’ai reçu mes reçus à la banque, je me suis directement dirigée à la commune pour l’établissement de mon extrait d’acte de naissance biométrique. Mais je vous dis que j’ai fait deux mois et quelques jours, alors que chaque jour je partais à la mairie où on m’a toujours dit la semaine suivante. J’étais découragée. Et un jour j’ai réussi un appel de quelqu’un me demandant d’aller prendre mon extrait. Quand je suis allé, l’agent qui détenait mon extrait d’acte de naissance m’a demandé 10 mille francs pour son prix d‘eau. Je sais que ce n’est pas normal, mais j’étais obligé de lui donner pour gagner en temps. Quand je suis allé à la police, là-bas aussi j’ai fait deux semaines avant de recevoirfinalement la carte. En récupérant la pièce, on m’a demandé 10 mille pour le prix du jus, selon eux. »

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A l’état-civil de la commune de N’Zérékoré où on établit les extraits d’acte de naissance, on confirme les propos des citoyens, mais rejette la responsabilité sur le dos de l’Administration : « Ce que les citoyens disent ce n’est pas notre faute, mais plutôt l’Administration centrale, car c’est la commune urbaine de N’Zérékoré qui est chargée de faire les extraits d’acte de naissance biométriques des autres préfectures de la région. D’abord, pour N’Zérékoré centre, nous avons des problèmes à plus forte raison d’autres villes. Comment les gens veulent qu’on travaille alors que c’est seulement deux machines qui travaillent pour 1 à 2000 personnes, et on n’est pas payé comme ça se doit.  Pourtant nous sommes des pères et mères de familles aussi. C’est pourquoi nous réclamons [de l’argent], surtout à ceux qui viennent pressés. Et c’est la seule raison qui fait que nous prenons assez de temps avant que les citoyens n’entrent en possession de leur extrait. »

Malgré les difficultés, les citoyens ne cessent de rallier la mairie et le commissariat pour obtenir leurs cartes d’identité nationale, car ils n’ont pas le choix.

Mamady Camara correspondant du courrierdeconakry.com à N’Zérékoré

Tél. : 622116733

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