La décision du report du contrôle des permis biométriques, des vignettes et des plaques d’immatriculation des véhicules à une date ultérieure fait réagir les usagers de la route. Même s’ils se réjouissent de la nouvelle, les chauffeurs interpellent les autorités sur le prix qu’ils jugent exorbitant de ces nouveaux documents biométriques. Ils demandent à ce que le prix de ces documents soit revu considérablement à la baisse.
Pendant ce temps, du côté du syndicat on estime que les négociations se passent bien et bientôt un dénouement heureux pour les chauffeurs.
Interrogé sur le sujet à la gare routière de Matam, Mamadou Lamarana Diallo, chauffeur de transport en commun entre Conakry-Labé, a salué la décision des autorités. Il revient en détail ce qui empêche certains usagers de la route de renouveler leur document.
« Nous sommes très contents du Colonel Mamadi Doumbouya. Nous les chauffeurs, nous nous ajoutons au syndicat pour lui remercier pour la suspension du contrôle de ces documents jusqu’à nouvel ordre. Nous remercions aussi nos syndicats pour leurs efforts dans leurs négociations. Mais ce que nous demandons aux autorités pour nous aider, si quelqu’un fait sortir un nouveau véhicule, il doit chercher une nouvelle plaque. Là, on peut être d’accord. Mais dire qu’on va aussi changer les anciennes plaques que nous avons achetés avec eux, là, je ne suis pas d’accord avec ça. Il y a certains véhicules qui ont un (1) ans, deux (2) ans. Les porteurs n’auront pas d’argent pour changer leur plaque. Par exemple, celui qui se demande comment avoir trois cent mille francs guinéens (300 000 GNF), comment aura-t-il la possibilité de payer deux millions de francs guinéens (2 000 000 GNF) ? Dire encore que le prix d’un permis biométrique va être au-dessus du prix d’un passeport biométrique, là, on n’est pas d’accord. Nous, on ne peut pas avoir un million cinq cent mille francs guinée (1 500 000 GNF) pour un permis, on se demande comment avoir trois cent mille francs guinéens (300 000 GNF). Donc, on peut accepter avec cinq cent mille francs guinéens (500 000 GNF) le prix du permis biométrique. Là chacun pourra se débrouiller pour changer son permis. Mais si on nous dit un million six cent mille francs guinéens (1 600 000 GNF), ça, c’est exorbitant. Donc c’est ce qui a fait que nous avons dit qu’on n’est pas d’accord. »
Même son de cloche chez Maître Aguibou Bah. Pour cet autre chauffeur, ce report permettra aux usagers de la route qui ne sont pas encore à jour de se préparer conséquemment afin de se procurer de ces nouveaux documents biométriques.
« Nous avons accueilli avec joie la décision par rapport au report du contrôle des permis biométriques et des plaques d’immatriculation des véhicules. Ça va nous permettre aussi, nous les chauffeurs, d’ici là de mieux nous préparer. Mais ce que nous leur demandons comme doléance, c’est de diminuer le prix. Personne n’a refusé parce que si on te dit de chercher les papiers, c’est parce que c’est important. Mais seulement le prix qu’ils nous ont dit est exorbitant. Nous savons tous comment chacun essaye de joindre les deux bouts pour s’en sortir. »
Actuellement, des négociations sont en cours entre les autorités et le syndicat. D’ailleurs, selon le communiqué du ministère du transport, ce report est le fruit de ces pourparlers entre les deux camps.
Pour connaître l’évolution des négociations en cours, nous nous sommes rendus au bureau de la Fédération Professionnelle Nationale de Transport et de la Mécanique générale de Guinée (FSPNTG). Un des responsables du syndicat nous a fait savoir que la Fédération a déjà réagi au communiqué des autorités reportant à une date ultérieure le contrôle de ces documents biométriques.
Pour la suite des négociations, ce responsable syndical nous a demandé de se patienter jusqu’à demain mardi, 1ᵉʳ juillet 2023, ou ils auront certainement des bonnes nouvelles aux usagers de la route.
Ibrahima Foulamory Bah