Suite à son adoption au Conseil des ministres, le ministre du Budget, Facinet Sylla a présenté ce lundi 9 décembre à l’hémicycle le projet de loi des Finances (PLF) 2025. Devant les membres du CNT qui l’ont approuvé, il a axé son intervention sur les grandes lignes de ce projet de loi de finances issue du document de programmation budgétaire pluriannuelle (DPBP) 2025-2027.

La Rédaction du Courrier de Conakry vous propose l’extrait de cette présentation succincte :

« En matière de politique budgétaire, l’accent sera mis sur la mobilisation et la sécurisation des ressources intérieures, à travers notamment la poursuite de la digitalisation des procédures fiscales et douanières, l’intensification des contrôles pour le recouvrement des arrières fiscaux et la promotion du civisme fiscal. L’élargissement de l’assiette fiscale, l’équipement des services de douanes en dispositif de pesage et de contrôle des quantités des produits miniers à l’exportation et la mise en œuvre progressive de nouveaux modules du Système d’Administration Fiscale de Guinée (SAFIG 2) sont également inscrits parmi les priorités pour l’année budgétaire 2025.

Concernant les recettes issues de la vente de la bauxite, une attention particulière sera accordée à l’application rigoureuse du prix de référence et du prix de transfert afin d’amener les sociétés evoluant dans le sous-secteur de la bauxite de pratiquer des prix de pleine concurrence dans leurs transactions avec les autres entités liées. Parallèlement, il est essentiel de continuer à promouvoir l’amélioration du climat des affaires en veillant sur l’équité fiscale et au respect des exigences relatives au contenu local.

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En ce qui concerne les dépenses publiques, l’objectif est d’assurer une gestion plus efficace et responsable des ressources de l’État, en conciliant le financement des services publics et la maitrise de l’endettement. Cela requiert une meilleure qualification des dépenses, en orientant les investissements vers des projets à forte valeur ajoutée économique et sociale ainsi que la relance des activités à l’intérieur du pays par une dotation consistante en ressources budgétaires.

Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,

Honorables Conseillers Nationaux,

Les prévisions budgétaires pour 2025 reposent sur les principales hypothèses du cadrage macroéconomique de novembre 2024, ci-après :

  • un taux de croissance du PIB de 7,0% ;
  • un taux d’inflation moyen annuel de 6,0% ;
  • un taux de change de 8 489 GNF pour 1 USD.

Sur cette base, les agrégats budgétaires pour 2025 qui en découlent se présentent comme suit :

  • Recettes totales : 34 473,4 Mds GNF ;
  • Recettes propres : 33 037,6 Mds GNF, soit 96% des recettes totales ;
  • Dépenses totales : 41 897,8 Mds GNF ;
  • Déficit budgétaire : 7 424,4 Mds GNF, soit 2,8% du PIB.

Les recettes budgétaires prevues en 2025 augmentent de 12,1% par rapport à la Loi de Finances Rectificative 2024, et proviennent principalement des recettes fiscales, qui représentent près de 90% des projections annuelles. Les recettes minières constituent environ 20% des recettes fiscales et la pression fiscale est estimée à 12% pour l’exercice 2025.

Les dépenses budgétaires augmentent de 8,4% par rapport à 2024, et se décomposent en dépenses courantes pour 62,3% et en dépenses d’investissement pour 37,7%. Les dépenses budgétaires sont financées à 83,1% par les ressources propres.

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En outre, les dépenses obligatoires de ce projet de budget s’élèvent à 24 093,2 Mds GNF, soit 71% des recettes liquides prévues en 2025. Elles comprennent notamment :

  • Les salaires civils et militaires : 10 035,4 Mds ;
  • La subvention au prix de l’électricité : 3 000 Mds ;
  • Les pensions civiles et militaires : 2 218,2 Mds ;
  • Les intérêts de la dette : 2 156,0 Mds ;
  • Le fonctionnement des forces de défense et de sécurité : 1 265,1 Mds ;
  • Les ressources des budgets d’affectation spéciale (BAS) : 1 194,65 Mds ;
  • Les achats de médicaments, de vaccins et d’engrais : 472,8 Mds ;
  • Le fonctionnement des hôpitaux : 358,5 Mds ;
  • Les bourses des étudiants en Guinée et à l’Etranger : 266,4 Mds ;
  • Le fonctionnement des ambassades : 211,1 Mds ;
  • Le fonctionnement des Institutions Républicaines : 200,6 Mds.

Ces dépenses obligatoires représentent des engagements inéluctables de l’Etat pour assurer la continuité des services publics et soutenir les ménages.

La part importante de ces dépenses obligatoires limite les marges de manœuvre budgétaires, réduisant ainsi la capacité de l’Etat à financer d’autres secteurs prioritaires.

En tant gouvernement responsable et soucieux des risques d’endettement non maitrisé, nous avons estimé que le déficit budgétaire résultant de ces prévisions devrait être contenu en deçà de 3% du PIB. Ceci nous n’a conduit à un déficit prévisionnel total de 2,8%, entièrement couvert par des ressources de financement clairement identifiées. »

Communication_MB-PLF-2025_CNT+vf (1)

LCC

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