Suite au premier passage de Fodéba Isto Keira à la barre du tribunal adhoc, ce mercredi 17 janvier, pour faire sa déposition sur les évènements du 28 septembre, les avocats ont diversement apprécié son intervention. Les membres de la partie révèlent des incohérences dans la déclaration de l’ancien ministre des Sports qui dit avoir été au stade 10 jours après le massacre, tout en précisant que la scène du crime était intacte.

Pour plusieurs conseillers, les propos de l’ancien ministre des Sports contredisent le procès-verbal de l’ex-directeur du stade, Ibrahima Sory Keita dit Petit Sory.

Me Sadissi, avocat de la partie civile : « Il y a assez d’éléments avec lesquels nous ne sommes pas d’accords avec lui. D’abord,  par rapport à la suppression des éléments de preuves. Le directeur du stade a clairement indiqué, le stade a été nettoyé, lui vient déclarer que le stade est intact lorsqu’il est venu au stade 10 jours après. Il faut également noter que la directeur et son adjoint étaient venus au stade dès le surlendemain des évènements. Leurs déclarations sont contradictoires avec les propos de Monsieur le ministre des Sports. Mieux que cela, le ministre déclare qu’il était venu au stade pour voir si le match Guinée vs Burkina Faso peut se tenir au stade, cela aussi n’est pas une vérité. Puisque, le 5 octobre 2010, la fédération du Burkina avait déjà fait circuler une note annonçant la délocalisation de ce match à Accra. Cela veut dire qu’au moment où le ministre venait au stade, le match était déjà délocalisé. La déclaration du ministre ne tient pas. Il est manifeste que sa visite au stade avait un autre objectif. Nous pensons que c’était aussi dans la logique réelle de procéder à la suppression des éléments de preuves au stade. »

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Quant à Me Jocamey, il accorde du crédit à la déclaration du ministre Isto Keira qui est témoin oculaire.

« Le stade relevait du ministère des Sports. Lui ministre Isto, il est allé sur le terrain. C’est un témoin oculaire qui 10 jours après est parti au stade et qui vient dire, décrire clairement qu’il y avait des impacts de balles. Il y avait le saccage qui avait été commis rien n’a été touché. C’est alors lui-même qui dit en tant que ministre qui a pris ses responsabilités pour y aller sans l’instruction de qui que ce soit… Plus la procédure avance plus, on est en train d’assister au fait que, on veut trouver des poux sur le crâne rase. Le crane du président Dadis est bien un crâne rasé sur lequel on veut trouver des poux. » a-t-il indiqué tout en se réjouissant du fait que le témoin n’accuse pas son client, Capitaine Moussa Dadis Camara.

Ibrahima Soya

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