La presse guinéenne est devenue aujourd’hui la proie des services de sécurité du pays. Le dernier cas remonte au jeudi 11 août 2016 au Tribunal de première instance de Dixinn, où le journaliste Mohamed Valek Touré d’Espace FM a été tabassé par les forces de l’ordre lors du procès du Député de l’Ufdg Ousmane Gaoual Diallo. Sur cette question, notre reporter a recueilli les réactions de quelques journalistes ce vendredi 12 août.
Sidy Diallo secrétaire général du syndicat de la presse privée, a fustigé l’attitude des services de sécurité vis-à-vis des journalistes et condamne l’acte tout en promet une réaction collective de la presse.
« Nous sommes vraiment choqués et outrés une fois de plus, de constater ces barbaries contre nos journalistes. Ça ne fait pas un mois quand notre collègue du site Aminata.com a subi les mêmes humiliations de la part d’un garde de la présidence au siège du RPG. Juste un mois nous enregistrons ce présent cas, c’est pour dire que ça continue vraiment à se multiplier, il faudrait que ça cesse. C’est pourquoi je lance un appel aux autres associations de presse, pour se joindre au syndicat afin que nous fassions un combat commun pour mettre fin à ces exactions à l’égard des journalistes. Il faut que ça cesse car on ne peut pas continuer à museler la presse, à intimider les journalistes surtout dans l’exercice de leur travail. Notre confrère d’Espace FM n’était pas un citoyen ordinaire, mais il était là dans l’exercice de son travail. C’est pourquoi le syndicat s’apprête à faire une déclaration dans les heures qui suivent pour condamner l’acte, car pour l’instant c’est notre seule arme », a-t-il déclaré.
Ibrahima Kalil Diallo, journaliste à la radio ‘’City FM’’, quant à lui, interpelle les autorités guinéennes afin de permettre aux journalistes d’exercer en toute sérénité leur profession.
« Cet acte, une fois de plus constitue un recul pour la liberté de la presse dans notre pays, et il doit interpeller chacun sur la nécessité d’œuvrer pour permettre aux journalistes d’exercer leur profession dans un environnement sain et favorable. Parce que la presse est un élément important dans une démocratie. L’autre chose, c’est de donner un petit conseil à nos confrères », a-t-il clamé. Il invite les journalistes à quitter les lieux lorsqu’on leur interdit d’y accéder et condamne l’acte.
Pour Bintou Traoré, journaliste à la radio 7/7 FM, elle appelle les présidents des Associations de presse à s’unir pour lutter contre ces faits qui prennent de plus en plus de l’ampleur. « Ces barbaries deviennent récurrents dans le milieu médiatique. Il faut que ça s’arrête. On est exposé aux violences de tout genre. Mohamed Koula a perdu la vie dans ça. Il y a le cas de Cherif Diallo qui reste introuvable. Une fois encore il faut que cela cesse. La presse est là pour tout le monde. Ils nous invitent à leurs activités afin de nous humilier. Il faut que les responsables des Associations de presse s’unissent pour une cause commune, celle de la protection des journaliste dans l’exercice de leur métier », a-t-elle martelé.
Propos recueilli par Nantènin Traoré