Selon les données de l’EN-VBG de 2016, 80,7% des femmes et filles de 15-69 ans ont subi un acte de violences depuis l’âge de 15 ans dont 29,3% de violences sexuelles. Malgré l’adoption des textes en faveur des victimes, les violences basées sur le genre (VBG) se poursuivent sans cesse. Pratiquement chaque jour, des cas de viols sont signalés en Guinée. D’après la journaliste web-activiste, Aminata Pilimini Diallo, les causes de la recrudescence de ce phénomène s’expliquent par le comportement des familles et la non application des textes de lois en vigueur par les agents judiciaires.

« Le problème commence dans nos familles. Nos familles ne veulent pas que les victimes dénoncent. Tant que c’est la femme qui subit les violences de son époux, nos familles ne veulent pas que le problème sorte de la maison. Quand tu amènes ton mari en justice, ils disent que tu lui fais du mal. Pourtant, on ne dit jamais au mari ne frappe pas ta femme, ne brule pas ta femme, ne violente pas ta femme. Après, c’est encore la société qui culpabilise les victimes. Donc, c’est la société qui fait la justice. Les juges et les avocats qui viennent de la famille, eux même ont du mal aujourd’hui à faire justice. » a expliqué Aminata Pilimini Diallo.

Pilimini
Pilimini, CCFG

Poursuivant son speech, elle ajoute : « Malheureusement, dans notre pays, quand tu pars porter plainte, on ne lit pas les textes de lois. Tu pars à l’OPROGEM, on te dit nous-même on est femme, on a vécu ça, il faut pardonner. Imagine ça ! Elles ne doivent pas parler de leur situation, il faut appliquer les textes de lois. Il ne faut pas prendre ce que nous vivons dans nos familles pour amener ça à la police, à la gendarmerie, là où les victimes pensent être en sécurité. C’est pourquoi, on a du mal à éradiquer les violences en général. Parce que la justice est faible » a-t-elle soutenu.

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Par ailleurs, il faut signaler que depuis le lundi 25 novembre la Guinée célèbre les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre avec le thème : ‘’Riposter et Reconstruire après la violence’’. Cette thématique vise à encourager les victimes à dénoncer leurs bourreaux pour réduire le phénomène mais surtout à revivre pour ne pas se laisser abattre les séquences de ce crime odieux.

Ibrahima Soya

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