La Guinée et la France se donnent les mains pour la construction d’un Centre de Recherche et de formation en infectiologie (CERFIG), dans l’enceinte de l’ancienne Faculté des Lettres à Donka.
Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires Etrangères et du Développement international, en séjour à Conakry, aux côtés du président Alpha Condé, ont procédé vendredi soir.
Ce centre pourra assurer “la prise en charge sur le long terme des complications du virus” Ebola.
C’est donc un projet multidisciplinaire associant l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry et l’Université de Montpellier (France), l’Institut français de recherche pour le développement et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale de la France (INSERM), qui aboutit à la réalisation du Centre de recherche et de formation en infectiologie (CERFIG).
Ce centre, selon Pr Eric Delaporte, Directeur de Recherche à l’IRD et à l’INSERM, a une triple vocation : Prise en charge, Recherche et formation.
La Guinée après deux ans de souffrance, a été déclarée “Free” de l’épidémie hémorragique à virus Ebola.
Aux dires du Pr Delaporte, 1270 guéris d’Ebola posent de nouvelles questions sur les séquelles cliniques et psychologiques de la maladie et leur prise en charge, le risque de réactivation de la maladie et de réintroduction du virus dans la communauté à partir d’une persistance virale dans les fluides biologiques tels que le sperme.
Des 800 guéris pris en charge par le projet PostEbogui financé par l’INSERM, 40 pour cent ont présenté ou présentent des signes généraux, des céphalées ou des douleurs articulaires, 18 pour cent de troubles oculaires….
“C’est dans ce centre contexte que la nécessité de ce centre est apparue particulièrement important à la fois pour la prise en charge sur le long terme des complications du virus Ebola et pour le futur pour répondre entre autres à toutes nouvelles épidémies” révèle Pr DeLaporte.
Le président guinéen, Alpha Condé, se rappelle encore de toutes les conséquences causées par la crise sanitaire liée à Ebola. Laquelle qui a durant deux années, agenouillé le pays.
“Tout le monde sait ce que l’épidémie Ebola a couté à notre pays au point de vue de pertes en vie humaine, des veuves, des orphelins, mais aussi de l’atteinte à notre système économique, au moment où notre pays allait prendre son envol. Mais cette situation a permis au gouvernement d’accroitre son budget à l’Education, à la Santé et à la recherche” explique-t-il.
Le chef de l’Etat guinéen évoquant ainsi le besoin du pays à avoir des structures de santé de qualité, des équipements adéquats, un personnel bien formé mais aussi des centres de recherche sur les maladies.
“Le centre de recherche clinique et de formation sur les maladies infectieuses, dont nous avons posé la première pierre aujourd’hui, va permettre d’accueillir les spécialistes et des chercheurs au service du public et notamment de prendre en charge et suivre la charge virale des personnes qui sont guéries d’Ebola. C’est important que ce suivi soit assuré dans la durée” rassure le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault.
“Le CERFIG va donc devenir, j’en suis convaincu, un formidable outil de coopération internationale” espère le chef de la diplomatie française qui a salué “l’engagement” du ministère guinéen de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que le Recteur de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Au délà de l’épidémie Ebola, précise Dr Abdoulaye Touré,le CERFIG va s’intéresser à beaucoup d’autres maladies dont le paludisme, le VIH SIDA, les hépatites etc.
“La durée des travaux était prévue pour 6 mois, mais le Président de la République, Pr Alpha Condé, vient de rendre ce délai plus court” rapporte cet épidémiologiste. Lequel, comme Dr Alpha Kabinet Keita (Virologue) ou Saliou Sow (Clinicien), font partie de la “jeune génération de guinéens motivés et compétents très impliqués dans le projet PostEbogui”.
Ce sont l’Ambassade de France en Guinée et l’IRD qui assurent le soutien financier de ce projet. Le bâtiment qui va abriter le siège du CERFIG sera construit par une entreprise de la place.