Avec 56,17 % des voix, le favori du scrutin présidentiel au Sierra Leone Julius Maada Bio a gagné dès le premier tour face au même adversaire qu’en 2018, Samura Kamara, qui « rejette catégoriquement » les résultats et accuse la commission électorale de partialité.

Le président sortant, Julius Maada Bio, a prêté serment après sa réélection dès le premier tour pour un deuxième mandat à la tête de la Sierra Leone avec 56,17 % des voix, selon les chiffres officiels mardi 27 juin, une victoire contestée par son principal adversaire.

Samura Kamara, arrivé en deuxième position avec 41,16 % des voix, a dans la foulée déclaré qu’il rejetait « catégoriquement » les résultats de la commission électorale qu’il juge « pas crédibles ». « Je m’élèverai au-dessus de cette parodie et je m’engage à continuer le combat pour une meilleure Sierra Leone », a-t-il ajouté, sans préciser ce qu’il entendait faire exactement.

Julius Maada Bio, un ancien militaire de 59 ans, a prêté serment mardi pour son second mandat à la tête du pays dans la foulée de l’annonce des résultats, selon des images sur son compte Twitter. Le pays, qui a connu une guerre civile de 1991 à 2002, a vécu un processus électoral agité. De multiples incidents ont été signalés.

Les observateurs craignent des violences post-électorales, mais les résultats sont tombés à la veille de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, l’une des plus importantes de toute la région d’Afrique de l’Ouest, qui ralentit traditionnellement les activités.

Sélectionné pour vous :  Suspendu de sa fonction de Procureur général : la réaction à chaud de Charles Wright

Aussitôt, les supporters du président, vêtus de vert, couleur du Parti du peuple de la Sierra Leone (SLPP), ont fêté leur champion en klaxonnant et en tapant sur des casseroles dans le centre-ville de Freetown. D’autres ont soufflé dans des vuvuzelas et chanté « Maada Bio, Maada Bio ».

« Je suis heureuse que Bio ait gagné, nous voulons qu’il stabilise l’économie et crée des emplois », a réagi Susan, 34 ans, militante du SLPP.

Manque de transparence

La veille, des résultats partiels donnaient le président sortant à plus de 55 % des voix, synonymes de victoire dès le premier tour. Ils avaient été rejetés par l’opposition qui fustigeait le manque d’inclusivité, de transparence et de responsabilité de la commission électorale.

Mardi, avant la proclamation des résultats définitifs, Samura Kamara a réaffirmé dans un communiqué « le rejet total par l’APC » des résultats partiels, « manipulés et non vérifiés », selon eux.

Le scrutin, qui s’est tenu samedi, s’est déroulé globalement dans le calme, même si des observateurs ont rapporté des incidents violents pendant le vote et lors de la clôture et du dépouillement.

Les observateurs de l’Union européenne ont estimé que le manque de transparence et de communication de l’autorité électorale avaient engendré de la méfiance dans le processus électoral.

Dimanche soir, une femme a été tuée au siège de l’opposition pendant que les forces de sécurité cherchaient à disperser la foule rassemblée.

Sélectionné pour vous :  Procès 28 septembre : le tribunal rejette la demande de mise en résidence surveillée de Dadis Camara et l’évaluation sanitaire de Toumba

Des investissements massifs dans l’éducation

Quelque 3,4 millions de personnes étaient appelées samedi à choisir entre 13 candidats, un scrutin aux allures de revanche de 2018 entre Julius Maada Bio, ancien militaire à la retraite de 59 ans qui briguait un second mandat, et Samura Kamura, technocrate de 72 ans.

En 2018, Julius Maada Bio, candidat du Parti du peuple de la Sierra Leone (SLPP), l’avait emporté au second tour avec 51,8 % des voix.

Au cours de son premier mandat, Julius Maada Bio s’est fait le champion de l’éducation et des droits des femmes. Il a dit vouloir privilégier l’agriculture et réduire la dépendance de son pays aux importations alimentaires.

Dans une adresse à la nation après les premiers résultats partiels, le président sortant a appelé les Sierra-Léonais à rester calmes et à respecter la loi.

Samura Kamara, ministre des Finances puis des Affaires étrangères avant l’avènement de Julius Maada Bio en 2018, avait indiqué vouloir restaurer la confiance dans les institutions économiques nationales et attirer les investisseurs étrangers.

Avec AFP

LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook