Depuis plus d’une décennie les autorités guinéennes essayent de freiner voire éradiquer complètement l’excision et les mutilations génitales féminines (MGF) sur l’ensemble du territoire guinéen. Des campagnes de sensibilisations et d’informations ont été menées ici et là à travers le pays mais la pratique continue.

 C’est dans ce cadre que la Ministre de l’Action sociale, Mme Sanaba Kaba a lancé le samedi 24 septembre 2016 à Boké en collaboration avec le Parlement des Enfants de Guinée avec l’appui de l’ambassade des Etats-Unis en Guinée, la campagne de sensibilisation et d’informations pour l’abandon de l’excision et les MGF en Guinée.

L’initiative vise à l’intensification des séances de sensibilisation et d’informations à l’intention des pères et des mères de famille pour l’abandon définitif de ces pratiques qui nuisent gravement à la santé de la jeune fille. Sur les T-shirts on pouvait lire ‘’Halte à l’excision’’, ‘’Ma fille ne sera jamais excisée’’ ou encore ‘’Ne touche pas à ma fille’’.

Mohamed Lamine Doumbouya, Préfet de Boké a souligné la satisfaction des populations de Boké pour ces actions contre l’excision et les MGF dans la région et sur toute l’étendue du territoire national. « Nous nous réjouissons de cette initiative qui vise à lutter contre l’excision et les mutilations génitales féminines dans la région de Boké. Ce lancement vient réconforter les préoccupations des autorités locales, car la santé de la jeune fille est une de nos préoccupations. Il permettra à coup sûr d’éradiquer le phénomène sur toute l’étendue du territoire national», a-t-il lancé. Et de poursuivre en ces termes : « Ces pratiques doivent interpeller les autorités à tous les niveaux pour mettre à terme ce phénomène.»

Au nom du Parlement des Enfants de Guinée, M. Abdourahmane Bah, s’est réjoui que l’initiative vienne des enfants eux-mêmes à travers leur Parlement. « Pour la réussite de cette campagne, nous sollicitons l’appui des autorités nationales et régionales. Nous demandons aux autorités l’application des droits de l’enfant qui représente un peu plus de 60 pour cent de la population, en interdisant les mutilations génitales dans notre pays », a-t-il déclaré.

Mme Sanaba Kaba, Ministre de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance s’est dite convaincue que la santé de la jeune fille doit être prise en considération. « Les mutilations génitales sont à l’origine de plusieurs complications chez les jeunes filles. Elles constituent une couche vulnérable dont la santé mérite d’être préservée », a-t-elle souligné.

Malgré les multiples campagnes entreprises par les autorités guinéennes pour éradiquer l’excision et les mutilations génitales féminines (MGF), le constat reste le même. La pratique persiste  tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Pour inverser la tendance, il faudrait  l’application stricte de la loi à l’instar des pays comme le Sénégal et le Mali où ces pratiques n’existent plus.

Marc Sarah