Depuis son lancement le 15 avril 2025 sur l’ensemble du territoire national et le 17 avril dans la région de Kankan , le Programme National de Recensement à Vocation d’État Civil (PN-RAVEC) progresse de manière satisfaisante, malgré quelques défis sur le terrain.

C’est du moins ce qu’a affirmé M. Soriba Conté, coordinateur régional du programme, lors d’un entretien accordé à notre correspondant basé à Kankan.

Des chiffres encourageants, Mandiana proche de l’objectif

À quelques jours de la clôture prévue pour le 31 mai, Soriba Conté se veut rassurant. Il précise que cette phase du recensement vise à alimenter le Registre National des Personnes Physiques (RNPP), un outil clé pour la gouvernance administrative du pays.

« C’est un recensement qui permettra d’alimenter pour la première fois le RNPP. Depuis le 15 avril, tout se passe globalement bien », a-t-il déclaré.

Voici les statistiques par préfecture, à date du 22 mai :

  • Kankan : sur un objectif de 567 309 personnes, 319 999 enrôlées, soit 56 % (chiffre du 20 mai, en hausse depuis)
  • Siguiri : sur 521 876 personnes, 352 699 enrôlées, soit 68 % (statistiques du 13 mai)
  • Kouroussa : sur 354 577 personnes, 181 626 enrôlées, soit 51 %
  • Kérouané : sur 237 857 personnes, 105 729 enrôlées, soit 44 %
  • Mandiana : sur 237 973 personnes, 228 719 enrôlées, soit un impressionnant 96 %

Des défis logistiques et administratifs à surmonter

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Malgré ces avancées notables, des obstacles freinent encore le bon déroulement du processus.

« Aucun programme n’est exempt de difficultés. Certaines concernent les équipements. J’ai pu récupérer 6 kits sur 15 à Conakry. Le reste est en attente de pièces de rechange commandées », explique M. Conté.

Le plus grand défi reste cependant d’ordre administratif : une grande partie de la population ne dispose pas des documents requis, notamment les extraits de naissance et les jugements supplétifs. Des commissions locales sont à pied d’œuvre pour remplir ces registres, mais les délais s’allongent en raison du manque de personnel judiciaire.

« Certains déposent même des registres vierges chez les magistrats, ce qui ralentit la procédure. Il est pourtant clair que les registres doivent être remplis dans les quartiers avant d’être transmis à la justice », souligne-t-il.

Malgré les statistiques en progression, l’engouement de la population reste timide dans certaines localités. Pour y remédier, le coordinateur régional prévoit de déployer une stratégie de sensibilisation porte-à-porte dans les jours à venir, afin de ne laisser personne en marge.

« L’objectif est qu’aucune personne ne reste non enregistrée d’ici le 31 mai », martèle-t-il.

Par Karifa Lonkassia Kourouma, pour lecourrierdeconakry.com

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