Ce lundi 2 décembre 2024, lendemain de la tragédie survenue au stade de N’Zérékoré, l’ambiance était morose dans la capitale de la Guinée forestière. La tristesse et la consternation étaient palpables, notamment au sein des familles des victimes.

Les violences qui ont éclaté dimanche au stade de N’Zérékoré, lors de la finale d’un tournoi de soutien au Général Mamadi Doumbouya, ont endeuillé plusieurs familles. Lundi matin, la morgue de l’hôpital régional était prise d’assaut par les proches des victimes venus récupérer les corps de leurs êtres chers.

Rencontrée sur place, une militaire, qui venait de faire embarquer le corps de son fils de 12 ans à bord d’un taxi, était inconsolable.

« J’étais à la maison quand j’ai reçu un appel m’informant que mon enfant avait été tué au stade et que je devais venir chercher son corps. Nous sommes venus récupérer le corps pour l’emmener au village afin de l’enterrer », a confié Yokpô Soropogui, en larmes.

D’autres familles, ayant retiré les corps de leurs proches dans la nuit de dimanche, étaient revenues à l’hôpital pour les faire enregistrer. C’était le cas de Jules Yakporo Koïvogui :

« Hier, je venais de quitter une réunion pour rentrer chez moi. Soudain, j’ai reçu un appel sur le numéro de ma fille. On m’a demandé de venir à la morgue sans me donner de détails. Une fois sur place, j’ai trouvé le corps de ma fille. On m’a expliqué qu’elle était morte au stade. Comme je voyais les gens récupérer les corps de leurs proches, j’ai demandé qu’on me donne aussi celui de ma fille. Ils me l’ont remis et je l’ai ramené à la maison. Ce matin, je suis revenu à l’hôpital pour fournir ses informations afin qu’elle soit enregistrée. Nous sommes sous le choc, ma famille et moi. Tout le monde pleure. » Il a précisé que sa fille avait 15 ans et était en 11ème année.

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Corps, N’Zérékoré,

Pendant ce temps, certaines familles qui avaient retiré les corps dans la nuit cherchaient à les enterrer. Dans le quartier Gboyéba, où cinq victimes ont été recensées, nous nous sommes rendus dans une famille en deuil. Les parents venaient d’enterrer le corps de leur enfant de 10 ans.

Le père de la victime s’en remet à la volonté de Dieu mais demande aux autorités de faire toute la lumière sur les circonstances de cette tragédie pour éviter qu’un tel désastre ne se reproduise.

D’autres familles, quant à elles, étaient toujours sans nouvelles de leurs proches.

« Mon jeune frère était au stade hier, mais jusqu’à présent, nous n’avons aucune nouvelle de lui. Nous avons cherché à la morgue, mais nous ne l’avons pas trouvé. Nous ne savons pas où il est », s’inquiète Kanvaly Kourouma.

Selon nos informations, certains corps avaient été transportés à l’hôpital du camp Béhanzin, situé dans la 4ème région militaire, où les autorités refuseraient de les remettre aux familles.

Mamadi 2 Camara, depuis N’Zérékoré

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