L’avant-projet de la nouvelle constitution en Guinée, qui permettrait la candidature indépendante sans préciser si le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, ainsi que les membres du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et du gouvernement, seraient exclus des prochaines élections présidentielles, suscite des interrogations légitimes.
1. Absence de clauses d’inéligibilité : le fait que l’avant-projet ne mentionne pas explicitement l’inéligibilité de Doumbouya et de ses collaborateurs crée une zone d’incertitude. Une telle omission pourrait être perçue comme une ouverture pour une possible candidature de ces acteurs, ce qui serait en contradiction avec les engagements initiaux du CNRD de ne pas participer à la compétition électorale après la transition.
2. Préoccupations des acteurs politiques et de la société civile : les acteurs politiques et la société civile voient déjà un signal inquiétant, nourrissant ainsi les soupçons d’une éventuelle ambition politique du Général Mamadi Doumbouya. Cette situation rappelle les scénarios post-coup d’État dans d’autres pays africains où les chefs de transition finissent par se présenter aux élections, malgré des promesses initiales de neutralité.
“Nous, Partis Politiques membres de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie attirons par la présente votre attention sur l’importance de reconduire, dans les dispositions transitoires du projet de Constitution, les articles 46, 55 et 65 de la Charte de la Transition relatifs à la non candidature des responsables de la Transition, conformément aux engagements pris solennellement par le CNRD devant le peuple de Guinée et la communauté internationale.” recommande cette importante coalition politique dirigée par El Hadj Cellou Dalein Diallo dans une lettre adressée au président de la transition, Général Mamadi Doumbouya le mardi 20 août 2024.
3. Implications pour la crédibilité de la transition : la non-exclusion explicite des membres du CNRD pourrait ternir la crédibilité de la transition, perçue par certains comme un moyen de conserver le pouvoir. Cela pourrait aussi entraîner une perte de confiance de la communauté internationale et des partenaires bilatéraux, compromettant ainsi le soutien essentiel à une transition pacifique et démocratique.
4. Scénarios possibles : Deux scénarios se dessinent : soit l’omission est une simple erreur à corriger dans les prochaines versions du texte, soit elle est intentionnelle, préparant le terrain pour une éventuelle candidature de Doumbouya. Dans les deux cas, la clarification de cette situation est très importante pour apaiser les tensions et éviter un nouveau cycle de méfiance et d’instabilité.
En revanche, cet avant-projet de constitution, tel qu’il est rédigé, laisse la porte ouverte à des spéculations quant à une possible candidature du Général Doumbouya. Pour dissiper tout doute, il serait essentiel que le texte final inclut des dispositions claires interdisant la participation des membres de la transition aux prochaines élections présidentielles.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com
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