J’écris ces mots dans une situation inimaginable dans un pays qui se dit démocratique en ce 21eme siècle. J’écris ces mots avec un cœur qui bat dans une totale inquiétude. Depuis que j’ai quitté mon mari à l’hôpital Mardi, mon cœur ne cesse de battre et mes larmes couler chaque fois que je pense à ce que Alpha Condé, Kassory et leur ministre de la justice veulent faire de mon mari. Je suis inquiète pour la vie de mon mari, inquiète pour nos enfants, inquiète pour moi même.

Quand l’état de santé de mon mari s’est dégradé mardi à cause des conditions de détention inhumaines qu’il subit depuis plus de 15 mois, il a été évacué à l’hôpital Ignace Deen en ma présence. Malgré la conclusion du collège des médecins cardiologues qui exigeaient une hospitalisation  d’urgence, Alpha Condé à travers son ministre de la justice Mory Doumbouya et son directeur de l’hôpital Ignace Deen Dr Awada ont refusé d’accéder à cette demande. Les médecins ont pourtant précisé qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort, jusqu’à ce qu’un médecin conseille à mon mari de se déplacer dans une chaise roulante, avec le risque qu’il ne tombe en marchant.

Cet acte prouve davantage  que ce pouvoir, après avoir échoué à convaincre mon mari à joindre leur complot contre le peuple, veut maintenant ôter sa vie ou le contraindre à demander pardon en mettant sa vie à risque. Toute la Guinée se rappelle encore la mort de notre camarade Roger Bamba (Paix à son âme), dont la femme est actuellement en veuvage avec des bébés orphelins.

Je tiens à préciser que mon mari a fait l’objet de deux diagnostics en electrocardiogrammes qui ont tous confirmé qu’il a un problème sérieux au niveau du coeur qui nécessité une hospitalisation d’urgence et immédiate. Mais ce pouvoir sans pitié a ordonné son maintien en prison, certainement dans l’objectif de l’obliger à demander pardon pour un crime qu’il n’a pas commis. Mais c’est mal connaître mon mari qui est un homme de courage et de dignité, et qui a mon soutien indéfectible. Par ailleurs, le premier test de mon mari a été retardé d’une journée malgré l’urgence, parce que le fameux Dr Awada, sans cœur et sans foi, a dit que son hôpital n’a pas 650.000 FG pour faire le bilan cardiaque pour voir si mon mari ne souffre pas d’un infarctus. Il mettait ainsi la vie de mon mari en danger à cause de 50 euro en quelque sorte. Mon mari a décidé de ne plus payer les frais médicaux que nous avons toujours supportés depuis sa détention. Il leur a rappelé ceci avant hier en ces termes: je ne paye plus rien, chaque fois que je tombe malade, vous me faites payer de l’argent et pourtant c’est votre pouvoir qui m’a mis en prison, qui m’empêche de travailler pour nourrir ma famille, c’est donc lui qui doit payer pour mes soins quand je tombe malade, je ne paierai plus rien, jai déjà payé beaucoup d’argent en prison ces mois pour mes soins, c’est terminé.

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Ce premier jour donc, malgré l’insistance des médecins, mon mari est retourné en prison dans une chaise roulante, sans savoir que son cœur tiendra jusqu’au lendemain. C’est hier que le ministre de la justice aurait payé les frais pour le prélèvement. En dépit de  l’urgence et de la recommandation que les médecins ont signalé pour son hospitalisation, jusqu’à  présent mon mari n’a entamé aucun traitement. Le résultat de son diagnostic n’est aussi pas transmis aux médecins.

C’est sûr qu’ils ont décidé de le tuer à pétit feu sous les ordres d’Alpha Condé, son PM et son ministre de la justice.

Nous prenons le peuple de Guinée et la communauté internationale à temoin sur la volonté de ce régime à éliminer physiquement mon mari. Aujourd’hui, le garder illégalement et injustement ne leur suffit plus, donc il faut l’éliminer stratégiquement à pétit feu comme ils l’ont fait à Roger Bamba et plusieurs autres compatriotes.

Qui sait s’ils ne sont pas en train de l’empoisonner en ce moment même car depuis une semaine je ne contrôle plus la chaîne de repas de mon cher époux à cause de la présence d’une équipe mixte composée des gendarmes et policiers dans les mains des quels les repas passent. Depuis la présence de cette équipe mixte et illégale, tout est devenu encore pire. Il faut rappeler que ce sont ceux qui l’ont kidnappé et déféré en prison qui sont actuellement les mêmes qui contrôlent la chaîne de repas. Ce qui est un conflit de compétence et un risque direct pour lui.

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Je finis cette tribune par informer l’ensemble du peuple de Guinée que mon mari reste serein car il sait que la justice populaire et la justice de Dieu sont plus fortes qu’une justice aux ordres d’un seul homme. Nous sommes une famille de croyants, et avons la foi en Dieu. Devant Dieu et les hommes, ce régime est en train de priver mon mari de son droit fondamental aux soins sanitaires, en violation des droits universels. L’histoire en est témoin !

*Hawa Djan DOUKOURÉ, épouse de Fonikè Manguë (Prisonnier Personnel de M. Alpha CONDÉ)*

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