La dèche, la mouise et la débine sont devenus le quotidien du guinéen qui ne sait à quel saint se vouer. Les mesures et restrictions imposées aux populations guinéennes ont fini par assombrir leur horizon. Désormais aucune lueur d’espoir, de jour en jour elles sont envahies par un sentiment de déréliction et de factice. Le désenchantement est tellement fort que de nombreuses familles peinent à trouver la pitance quotidienne. La suppression de la vente des produits pharmaceutiques a entrainé la désolation chez les populations qui ne peuvent plus faire face aux prix des officines agréées. Les malades et leurs parents sont angoissés aujourd’hui. Toutes les prières sont faites pour éviter les cas de maladie dans la famille car, c’est la mort qui s’en suivra par faute de moyens.

La junte prend des mesures sans se soucier de la précarité des populations. La bio métrisation des pièces de l’Etat-civil est certes une bonne chose car, elle facilite l’identification des personnes pour toute fin utile. Mais le paradoxe est la condition d’acquisition de ces documents l’acte de naissance et la carte d’identité nationale. Il est absurde de demander 60 mille francs à un guinéen dont le revenu journalier est en deçà de 50 mille francs. Le paysan n’accordera aucun crédit à cette opération qui pour lui n’est pas fondamentale face à la nécessité de la pitance quotidienne.

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Une telle opération doit sinon être gratuite ou tout au moins demander un tarif à la hauteur de la bourse des guinéens. Jamais une telle opération n’avait été imposée aux populations, ce qui fait dire par certaines personnes que les caisses de l’Etat étant vides c’est pour cela qu’il a décidé cette opération. En tout cas pour la réussite de cette opération, l’Etat doit revoir les tarifs imposés qui sont très élevés et souffrent aussi de la mauvaise foi des agents de l’Etat civil qui ne se gênent pas d’abuser des citoyens. Si cela n’est pas, les populations auront en plus une autre contrainte économique insurmontable.

Face à la précarité généralisée faut-il ignorer la pitance quotidienne pour faire face à un papier qui ne tombe pas dans la marmite ? Il est difficile de faire cela, il revient donc à l’Etat de se pencher sur les conditions de vie des populations car, il est condamné à faire face à cette priorité.

MAM CAMPBELL ÉDITORIALISTE JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE CONSULTANT EN COMMUNICATION

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